Une traite de qualité pour des mamelles de chèvres préservées
Partant du constat de la dégradation de la concentration en cellules des laits de troupeaux caprins depuis plus de 15 ans, l’Anicap a soutenu un projet de recherche spécifique à la traite. Le triptyque animal-machine-trayeur en ressort décisif.
Partant du constat de la dégradation de la concentration en cellules des laits de troupeaux caprins depuis plus de 15 ans, l’Anicap a soutenu un projet de recherche spécifique à la traite. Le triptyque animal-machine-trayeur en ressort décisif.
La traite peut favoriser la survenue des infections mammaires de trois façons : contamination passive des manchons ou des mains ; transmission active des bactéries en cours de traite ; et lorsqu’elle est agressive, pour le sphincter du trayon. Ces infections de la mamelle occasionnent notamment des pertes de production et une modification de la composition du lait. Elles induisent un ensemble de frais liés à la gestion et au soin du troupeau (mise en œuvre de traitements antibiotiques, de réformes anticipées) ou en relation avec la prévention. Une plaquette présente les résultats des travaux conduits par l’Idele sur le sujet vient de paraître et met en avant le triptyque animal-machine-trayeur.
L’animal : des mamelles qui se traient bien
Différents profils de mamelles-trayons ont été étudiés au travers de leur capacité de déformation. « Travailler sur l’aptitude à la traite, rechercher de meilleures conformations, de meilleures tonicités du sphincter et du trayon, c’est agir sur le long terme sur la santé des mamelles », rappelle Marine Minier de l’Institut de l’élevage. Compression, entrée d’air, défaut de positionnement du faisceau trayeur, étirement du trayon en cours de traite ou encore mamelles à « poche » fréquemment massées, sont autant de situations pouvant détériorer les conditions de traite. De plus, des travaux récents conduits par Capgènes font le lien entre asymétrie des trayons et infection chronique de la mamelle. Avec au final environ 40 litres de lait en moins en 250 jours de traite entre une absence de déséquilibre et un écart de plus de trois doigts.
La machine : connaître, maîtriser et entretenir son installation de traite
Bien traire et bien laver : pour bien fonctionner, une machine à traire doit être propre. Les orifices calibrés ou les sondes ne doivent surtout pas être encrassés. « Il faut entretenir tous les jours les orifices calibrés et le faire avec l’aiguille adaptée », rappelle Vincent Moinet de la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres.
L’entretien de son installation de traite passe aussi par le contrôle annuel rappellent les experts. Poussière, lait, humidité, produits de nettoyage et désinfection, pompe, régulateur, pulsateurs, orifices calibrés sont autant de points d’attention.
Enfin, il ne faut pas négliger le renouvellement des consommables : manchons trayeurs, tuyaux courts et longs à lait, joints des entrées à lait et raccords de lactoducs, manchons d’arrivée sur la chambre de réception, joints de l’unité terminale et de sa pompe à lait, parties souples et joints du lactoduc d’évacuation. « Tout ce qui n’est pas en inox verre ou plastique doit être changé après une période d’utilisation communiquée par le fabricant », explique Marine Minier.
Le trayeur : des techniques pour bien traire
Remettre à plat l’organisation du chantier de traite peut être utile pour améliorer les conditions pour les animaux et aussi le trayeur ! Surtraite, repose, égouttage, massage, arrachage des faisceaux font partie de mauvaises habitudes fréquemment observées. Prendre du recul avec une visite de traite permet de remettre à plat ses pratiques.
Côté biblio
Le guide « une traite de qualité pour des mamelles préservées » vient d’être publié par l’Institut de l’élevage. Il est issu de travaux soutenus par l’Anicap et menés entre 2015 et 2019 pour apprécier les problèmes liés à la traite et leurs conséquences sur la qualité cellulaire du lait. Des vidéos sont également disponibles sur le site de l’Idele.
Le saviez-vous ?
Les infections mammaires chez la chèvre sont majoritairement occasionnées par des staphylocoques présents sur la peau et les muqueuses mais aussi dans la mamelle des chèvres infectées. L’infection survient le plus souvent à la suite de la pénétration des bactéries dans la mamelle par le canal du trayon. D’où l’importance de préserver l’intégrité du trayon.