Une fête de la chèvre aux couleurs de la grande région
Espace de rencontre entre la filière caprine et le grand public, la fête de la chèvre, organisée par la route du chabichou et des fromages de chèvre a séduit une fois de plus les élus et les gourmands.
De retour à Celles-sur-Belle pour sa huitième édition, la fête de la chèvre n’aura pas été gâtée par la météo : c’est sous la pluie qu’a commencée et que s’est terminée la journée. Si la fréquentation s’en est ressentie, cela n’aura pas empêché les éleveurs et les gourmands de se retrouver autour du grand plateau de fromages de chèvres. Avec plus de 200 fromages différents mis en scène par François Robin, meilleur ouvrier de France 2011, le plateau était un véritable plaisir pour les yeux et les papilles. « Nous sommes dans une zone riche en fromages très différents par leurs goûts, leurs couleurs et leurs formes », s’est réjoui le fromager qui s’est illustré par l’originalité des découpes, réalisées avec l’aide des élèves du lycée agricole de Melle et des producteurs eux-mêmes. Les fromages de Poitou-Charentes étaient pour la première fois cette année accompagnés par des produits du Limousin et d’Aquitaine, en anticipant sur la future grande région. « Le plateau a été élargi avec la participation d’éleveurs du Béarn, de Dordogne, du Limousin, avec lesquels nous avons eu des rencontres pour voir quel travail nous allons pouvoir faire ensemble » a expliqué François Bonnet, président de la Fresyca, lors de l’inauguration de la fête. Une inauguration réalisée en présence de représentants du conseil départemental et du conseil régional, signe de leur attachement à cette filière pourvoyeuse d’emplois et de produits de qualité sur le territoire. « La filière caprine n’échappe pas à la crise de l’élevage, mais elle a entre les mains tous les atouts pour se démarquer et valoriser ses produits » ont-ils déclaré devant un public d’éleveurs et de responsables professionnels poitevins. « Dans un contexte très dur, il est nécessaire de s’attaquer à deux problèmes structurels : le désendettement des élevages et la régulation des prix », a surenchérit la députée Delphine Batho, présente également.
Aller à la rencontre du grand public
Coté grand public, les ateliers saveurs et fabrications, organisés par la Fresyca à la maison des fromages de chèvres ont été très appréciés des enfants. Après quelques explications sur les principales étapes de la fabrication du fromage, les enfants ont pu mouler et emporter leur propre faisselle, non sans avoir goûté le lait aux différents stades de la transformation : lait cru, caillé, lactosérum… Autre animation ayant remporté un vif succès : les ateliers percussion, qui associaient habilement l’univers caprin au monde de la musique, via des djembés, instruments faits en peaux de chèvres. « L’idée avec la fête de la chèvre est d’aller avec les producteurs à la rencontre du grand public, explique Julien Soleau, de l’association La route du chabichou et des fromages de chèvre, responsable de l’organisation de la fête. C’est un événement qui se veut familial, pour intéresser les plus jeunes au lien fort qui existe entre l’élevage caprin et ce territoire. C’est pour ça que nous avons eu l’idée d’associer le monde du spectacle. » En clôture de la journée, a été présentée la collection de cartes postales anciennes acquises par la Fresyca et stockée au CRDC. « C’est une entrée culturelle sur le monde de la chèvre qui nous apprend beaucoup sur les mœurs de nos ancêtres, explique Jean-Noël Passal. On peut voir notamment que beaucoup de cartes représentent des attelages de chèvres, montrant ainsi que les chèvres pouvaient être utilisées pour le transport de lait par exemple. »