Aller au contenu principal

Une croûte blanche grâce au Geotrichum

Pour favoriser l’implantation de Geotrichum, on recommande un salage tardif, un ressuyage long et au chaud, un séchage court et un affinage non confiné.

L’aspect de la croûte, en particulier sa couleur, est lié à l’implantation de flores de surface spécifiques. Ici, un beau croûtage blanc-ivoire dû à la levure Geotrichum candidum. © M. Teinturier
L’aspect de la croûte, en particulier sa couleur, est lié à l’implantation de flores de surface spécifiques. Ici, un beau croûtage blanc-ivoire dû à la levure Geotrichum candidum.
© M. Teinturier

Pour obtenir un beau croûtage blanc-ivoire sur ces fromages à pâte molle lactique, on va chercher à faciliter l’implantation du Geotrichum en surface. Le Geotrichum est naturellement présent dans le lait cru. Mais le lactosérum, d’autres flores indigènes ou des souches commerciales peuvent compléter l’ensemencement du lait. Geotrichum candidum se développe de préférence à des températures de 25-30 °C et dans des pH de 4,6 à 7. Il a besoin d’oxygène et aime peu le confinement. La perte de poids moyenne des fromages blanc moelleux et blancs secs s’établit respectivement autour de 38 et 42 % du poids au démoulage 14 jours après ce dernier.

Salage modéré et tardif pour ne pas gêner le Geotrichum

Le premier levier pour jouer sur l’implantation des flores de surface est la quantité de sel, mais ce paramètre est peu utilisé par les producteurs, qui préfèrent jouer sur le moment du salage car les consommateurs veulent des fromages peu salés de manière générale. Le Geotrichum tolérant des doses de sel inférieures au Penicillium, il faudra veiller à modérer le salage. Les experts recommandent une dose de sel comprise entre 1 et 1,5 g de sel pour 100 g de fromage (à peser et à ajuster si besoin). Un salage plus tardif permettra de favoriser le Geotrichum. Mais attention à ne pas trop le retarder car le sel doit pouvoir encore pénétrer à la surface du fromage (saler au maximum 24 h après démoulage).

Un fromage mat après un long ressuyage

La phase de ressuyage doit favoriser le développement des levures qui vont remonter le pH de surface et ainsi accompagner la bonne implantation des flores de surface. Pour le développement des levures puis du Geotrichum, on cherchera une ambiance chaude (20-22 °C), humide et oxygénée (sur grille, avec un retournement toutes les 12 h à 24 h). Avant le séchage, le Geotrichum devra avoir commencé à se développer de façon visible sur les deux faces et les côtés des fromages. La surface doit être mate et non luisante.

Laisser les fromages respirer lors de l’affinage

Pour favoriser un croûtage blanc-ivoire, le séchage doit être court voire absent : 24 à 48 heures pour une texture sèche et moins de 24 heures pour une texture moelleuse. La perte de poids des fromages au séchage observée dans les enquêtes était en moyenne de 15 % du poids de fin ressuyage pour les blancs moelleux et 17 % pour les blancs secs, perte significativement plus faible que la moyenne des 49 fermes. Si l’ambiance du séchoir est hétérogène, il faut changer les piles de places et retourner les fromages régulièrement.

La dernière étape pour la couverture du Geotrichum va se jouer lors de l’affinage au hâloir. On évitera de trop remplir le hâloir (deux tiers du volume maximum) et il faut ouvrir la porte du hâloir au moins une fois par jour pour éviter d’avoir une ambiance trop confinée. Le renouvellement de l’air de la pièce est à augmenter avec le taux de chargement.

Les fromages blancs moelleux restent humides. Ils perdent moins de poids en affinage (18 % en moyenne) alors que les blancs secs perdent encore en moyenne 31 % du poids de fin de séchage. Les fromages blancs moelleux sont souvent assez fragiles avec un temps de conservation faible, attention donc à la durée de conservation et aux manipulations ultérieures.

Les plus lus

Pyramides des âges des éleveurs caprins laitiers (à droite) et fromagers fermiers (à gauche) vs population active française à l'emploi
Les pyramides des âges des éleveurs de chèvres
Les fromagers fermiers caprins ont une démographie assez proche de celle de la population active française, ce qui est…
Exploitation caprine de 25 hectares à vendre
Dans les Pays de la Loire, cette ferme de 25 hectares est à reprendre avec ses bâtiments pouvant accueillir des chèvres ou des…
Carte de France des reproducteurs caprins au 1er janvier 2024
23 537 détenteurs de caprins en France en 2023
L’obligation d’identifier les petits ruminants permet d’avoir une idée précise de la localisation et du nombre d’éleveurs caprins…
Chèvres mangeant des feuilles de frêne
Des branches de frêne dans l’auge des chèvres
Un essai réalisé à la ferme expérimentale caprine du Pradel confirme l’intérêt des arbres comme ressource fourragère. Les chèvres…
Chèvres angoras dans la Manche
Des chèvres françaises pas trop consanguines
Les races de chèvre françaises sont globalement peu consanguines, mais ce critère reste à surveiller pour prévenir l’apparition…
Visite sur la parcelle de Franck Deygas pour échanger sur son essai chicorée
« J’ai implanté des chicorées pour combler le trou d’herbe d’été »
Des échanges entre éleveurs ardéchois ont redonné le goût de la chicorée pour continuer à pâturer pendant l’été. Deux éleveurs…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 89€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre