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Dans la Loire
Un robot pour automatiser le paillage

Le Gaec des Alouettes est le premier élevage caprin à utiliser un robot de paillage conçu par un éleveur de brebis laitières. Unique en son genre, il peut aussi distribuer les concentrés.

On se creusait la tête pour trouver une solution de paillage car on en avait assez de pailler manuellement », expliquent Nicolas et Lionel Pascal (Gaec des Alouettes), éleveurs dans la Loire avec un cheptel de 290 chèvres (moitié Saanen, moitié Alpine) et une production de 340 000 litres de lait. Après diverses recherches, ils sont tombés, via Internet, sur le robot de paillage mis au point par un éleveur de brebis laitières de l’Aveyron, Henri Bonnefous. Conçu au départ pour ses propres besoins, il l’a ensuite industrialisé. Le robot est construit sur un châssis de quatre mètres de long qui se déplace sur les lisses hautes des mangeoires à tapis roulant. Deux portes latérales et une porte arrière, qui sert aussi de piston de poussée, permettent de poser aisément la botte. Au Gaec des Alouettes, elles sont déposées avec la griffe du séchage en grange. La paille est éjectée par trois rotors montés sur un arbre vertical. C’est là où réside toute l’ingéniosité du système. Grâce à un procédé mécanique que le concepteur a fait breveter, les rotors tournent à des vitesses différentes, le plus lent étant en bas. Ce qui permet de projeter la paille sur une grande largeur. Les bras des rotors sont munis de couteaux pour couper la paille. Un bloqueur de botte empêche la paille de bourrer les rotors quand on coupe les ficelles. Il peut aussi distribuer du foin en balles carrées.

Un nourrisseur avec six compartiments

La machine gère la quantité voulue de paille et ne laisse pas de reste. « En régulant la pression de la paille sur les rotors, on régule la quantité épandue. Pour connaître la pression, on analyse la quantité d’énergie consommée par les rotors », dévoile Henri Bonnefous. La pression est exercée par la porte arrière. Le robot connaissant la longueur de botte à passer, il régule sa vitesse d’avancement de manière à avoir éjecté toute la paille sur la distance qu’il doit parcourir. Le paillage peut être programmé sur un ou plusieurs allers et retours et d’un côté ou de l’autre de la machine. Il est également possible de ne consommer qu’un tiers ou que la moitié de la botte ou de pailler plus densément certains parcs. Le Gaec des Alouettes fait deux paillages par jour pendant que les chèvres sont à la traite : un tiers de botte le matin, un tiers le soir. La programmation est gérée par un module informatique déporté à écran tactile. Trois moteurs électriques situés sous le châssis assurent le fonctionnement du robot : piston, rotors, avancement. Ils sont alimentés par une guirlande électrique. Le robot de paillage peut être équipé en option d’un nourrisseur compartimenté pour distribuer plusieurs aliments. Le Gaec des Alouettes disposait déjà d’un distributeur mobile qui roulait sur la mangeoire et donnait satisfaction. Mais, mettre deux équipements sur le même chemin de roulement n’était pas possible. L’ancien système a donc été enlevé et un double nourrisseur (pour 6 aliments) installé sur le robot pailleur.

Gain de temps et meilleure qualité de paillage

L’installation de la machine doit être adaptée à chaque configuration de bâtiment. Quelques conditions doivent être respectées : une hauteur minimale de 2,20 m au-dessus de la lisse haute du tapis, un accès aisé pour remplir la machine et enfin un tapis de bonne facture pour supporter le poids. Pour le Gaec des Alouettes, il a fallu rallonger le bâtiment de 15 mètres. Le robot est stationné à l’emplacement où se faisait la distribution du fourrage et une nouvelle aire de déchargement et distribution a été créée à l’autre extrémité du bâtiment. Si le robot ne change pas grand-chose pour la distribution du concentré, il représente un réel progrès pour le paillage. Un gain de temps important : cinq minutes par jour (pour poser la botte) au lieu d’une demi-heure auparavant. Une meilleure qualité de paillage : « En paillant deux fois par jour, on met une petite couche de paille à chaque fois. Ainsi, l’aire de couchage chauffe moins », apprécient les éleveurs. Une petite économie de paille enfin (moins de 700 g/chèvre/jour). « La qualité de la paille joue beaucoup aussi, ajoutent-ils. Elle ne doit être ni très sèche ni cassante. »

Un réel progrès pour le paillage

Combien ça coûte ?

40 000 euros avec les nourrisseurs

Le prix de base de la machine est de 25 800 euros. L’option frein de botte coûte 1 800 euros et le nourrisseur pour deux aliments 5 200 euros. Le prix du double nourrisseur (six aliments) installé au Gaec des Alouettes s’élève à 12 000 euros. Il est monté sur son propre châssis et non pas suspendu comme les nourrisseurs plus petits. Pour le Gaec, cela représente un investissement de 40 000 euros. Il faut y ajouter le coût de la guirlande, qu’ils ont eux-mêmes réalisée (1 200 €) et les adaptations du bâtiment.

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