Tous gagnants avec le progrès génétique en filière caprine
La génétique est parfois vue comme réservée aux grands troupeaux livreurs ou résumée à la seule pratique de l’insémination. Pourtant, chaque éleveur peut investir dans la génétique pour sélectionner son troupeau vers un objectif qui lui est propre. La vitesse de progression sera liée au temps et aux moyens mis en œuvre bien sûr. Disposer de données objectives et fiables est indispensable pour sélectionner ses animaux, mais aussi la connaissance des parentés. Il faut ensuite de la cohérence et de la constance dans ses choix de sélection.
La génétique est parfois vue comme réservée aux grands troupeaux livreurs ou résumée à la seule pratique de l’insémination. Pourtant, chaque éleveur peut investir dans la génétique pour sélectionner son troupeau vers un objectif qui lui est propre. La vitesse de progression sera liée au temps et aux moyens mis en œuvre bien sûr. Disposer de données objectives et fiables est indispensable pour sélectionner ses animaux, mais aussi la connaissance des parentés. Il faut ensuite de la cohérence et de la constance dans ses choix de sélection.
Le schéma génétique français est organisé, au service des éleveurs, autour de CapGènes, des organismes de conseil en élevage et des entreprises de mise en place. Le premier gère le schéma génétique et repère les meilleurs animaux pour "créer" le progrès. Le second a un rôle capital de collecte des données indispensables au calcul des index. Le troisième diffuse le progrès génétique, et tous travaillent avec notamment l’Institut de l’élevage, l’Inrae et GenEval.
« L’éventail de missions de CapGènes, définies par le règlement zootechnique européen, comprend notamment la responsabilité du programme de sélection, du contrôle de performance, de l’indexation, et de la publication des index », expose Audrey Poureau, chef de projet chez CapGènes.
Le conseil d’administration de CapGènes comprend des éleveurs, livreurs et fromagers. « Notre objectif est de proposer des solutions à tous les systèmes d’élevage, quelles que soient leur taille et la destination du lait produit. Que l’objectif soit de progresser en lait, en taux ou en morphologie, il y a une réponse pour chacun. La commission recherche et développement de CapGènes travaille avec l’appui de l’Inrae pour intégrer de nouveaux critères de sélection et ainsi mieux répondre aux attentes des éleveurs et de la filière. Si on veut modifier ou intégrer un critère, il faut évaluer les conséquences sur les autres. On ne perd jamais, mais on peut aller plus ou moins vite. »
La résistance aux strongles à l’étude
Des projets sont notamment en cours sur la résistance aux strongles, la fertilité, la persistance, la longévité, la maturité… La fertilité fait par exemple partie de l’indexation génomique depuis 2020 et sera introduite dans l’index combiné caprin (ICC) en 2022.
« Nous avons un petit schéma génétique au sein duquel nous réalisons un travail important pour maintenir la variabilité génétique. C’est pour cela que nous nous obligeons à utiliser le plus de familles possibles et que l’accès aux boucs n’est pas libre », précise Audrey Poureau.
« Le travail du schéma génétique est porté par tous et bénéficie à tous les éleveurs. »
Le programme GènesAvenir comprend l’ensemble des services reproduction-sélection. « GènesAvenir a été créé en 2016 avec l’ambition de porter en commun les services autour de la génétique, la reproduction et la sélection, avec les coopératives d’insémination, les conseillers d’élevage et CapGènes. Nous voulions pour poursuivre la dynamique Gène + qui avait accompagné de nombreux éleveurs vers le contrôle de performance, le recours à l’IA et l’adhésion à CapGènes. » L’objectif est de s’adresser à un public plus large d’éleveurs, et de pouvoir proposer des services progressifs.
Plusieurs statuts existent dans GènesAvenir en fonction de l’engagement de l’éleveur : adhésion ou non au contrôle de performance, contrôle officiel ou non, et adhésion ou non à CapGènes. Dans tous les cas, plus le nombre de données collectées est important, meilleurs seront les outils de sélection et plus grand sera le progrès génétique.
Sans pratiquer d’inséminations ni adhérer à CapGènes, il est possible d’avancer en sélectionnant les reproducteurs sur des informations objectives et en connaissant les filiations. Si le contrôle de performance peut être ressenti comme lourd, il permet d’établir des notes intra-troupeau et de faire une sélection (voir p.22).
Pour aller plus loin, contrôle de performance et pointage permettent d’établir l’index combiné caprin, l’ICC. Il prend en compte les critères de production et morphologiques.
Faire un premier pas dans la génétique
« Pour continuer à progresser et propager le progrès génétique, c’est important que les éleveurs soient ce qu’on appelle « connectés », expose Audrey Poureau. C’est l’ensemble des liens de parenté qui existent entre les élevages. Il est très important de connaître le père et la mère de chaque chevreau naissant. La connexion permet de dissocier les effets génétiques des effets liés à l’environnement de l’animal, dont celle de l’élevage, ce qui garantit une bonne fiabilité de l’évaluation génétique et de comparer le niveau génétique d’animaux appartenant à des élevages différents. » Sans connexion, on peut obtenir une évaluation intra-troupeau à partir des données du contrôle de performance et élever des chèvres sur les meilleurs éléments d’un troupeau.
Afin d’amener un plus grand nombre d’éleveurs à s’intéresser au progrès génétique, le projet Zacccap, soutenu par France Génétique Élevage, vise à porter les services de la génétique à tous les producteurs quelle que soit leur région. Il comprend entre autres des formations de conseillers avec un tutorat entre les conseillers des bassins de production caprine plus importants.
4 000 élevages français au cœur du schéma génétique
Dans la base de sélection française, on compte :