Réduire la transmission des anomalies génétiques chez les caprins
Un observatoire des anomalies génétiques en petits ruminants est en cours de finalisation. L’objectif est de les répertorier pour prévenir leur transmission d’une génération à l’autre.
Répertorier les anomalies génétiques pour prévenir leur transmission, c’est l’objectif du projet Casdar Présage lancé en 2021. La remontée récente d’anomalies et les opportunités liées au développement de la génomique lui ont permis de voir le jour. Les filières bovine, équine et porcine sont déjà équipées d’un observatoire. Pour les petits ruminants, l’application mobile développée pour déclarer les anomalies a été présentée lors d’un webinaire début 2023. En phase de test, elle est déjà bien aboutie.
« Assurer un suivi régulier évite la transmission des allèles (chacune des versions possibles d’un même gène) et donc l’apparition de cas d'animaux anormaux. Plus on va être capable de connaître et de détecter les anomalies, plus on va pouvoir réagir rapidement », a exposé Diane Buisson de l’Idele.
Risque de perte génétique
Et les conséquences d’une anomalie génétique sont nombreuses : psychologique et économique pour les éleveurs, atteinte au bien-être animal et à la santé, mauvaise image auprès du grand public, discrédit d’une race, confusion avec une perte de fertilité… Autre effet indirect, la perte de diversité génétique en cas d’écartement d’un animal de bon niveau porteur d’une anomalie. Enfin, étudier les anomalies génétiques apporte une meilleure connaissance de leur génome et permet parfois d’avancer sur les anomalies génétiques chez l’humain.
Le saviez-vous ?
Une anomalie génétique est un phénotype (ensemble des caractères observables d’un individu) déviant par rapport à la population. Elles sont le plus souvent rares, monogéniques (sous contrôle d’un seul gène) et elles s’accompagnent souvent d’une mort précoce de l’animal, soit du fait de la létalité de l’anomalie, soit d’une réforme anticipée. Les anomalies génétiques sont le résultat d’une mutation aléatoire de l’ADN et se transmettent d’une génération à une autre. Dans l’espèce humaine, 5 900 maladies génétiques sont référencées, pour 265 chez les ovins et caprins. Les anomalies sont beaucoup moins connues dans les espèces d’élevage car moins référencées.