Evolution de la sélection ovine
Recherches en génomique et regroupements
Evolution de la sélection ovine
L´efficacité de la sélection sera intensifiée par les regroupements actuels et à venir. Et la recherche s´active par la meilleure connaissance du génome.
A la ferme de Grignon, l´assemblée générale de France Upra Sélection apporta un éclairage sur les recherches menées sur le génome par le Groupement d´Intérêt Scientifique Agenae. Ces travaux menés depuis plusieurs années visent pour l´instant à connaître la partie exprimée du génome chez le bovin, le porc, la poule et la truite. Cette première approche sera finalisée chez le bovin en 2005, puis suivront les ovins. Ces travaux ont déjà trouvé des applications chez le bovin avec la connaissance des gènes de fertilité chez le taureau, la détection de gènes impliqués dans la qualité de la viande bovine ou pour la matière grasse du lait.
En ovins laitiers, une cartographie précise des gènes intéressants pour la production laitière a été obtenue. On s´aperçoit que 5 à 10 gènes jouent un rôle important en production laitière alors que plusieurs milliers d´autres présentent un rôle mineur. L´étude des gènes de coloration permet également de préciser l´origine raciale des animaux.
La visite de la bergerie de Grignon ©J.D. |
La visite de la bergerie de Grignon avec ses Inra 401 et ses Berrichons du Cher par les participants à l´assemblée générale
Mickaël Brochard de FUS expose les liens existant entre la génétique et la tremblante ovine. La connaissance des gènes de résistance et de sensibilité à cette maladie a permis par simple analyse d´éliminer les porteurs de l´allèle VRQ chez les animaux en sélection et de retenir, pour la diffusion des béliers, ceux classés parmi les plus résistants.
Les études se poursuivent pour vérifier l´absence de liaison génétique entre le géne PrP et d´autres caractères.
©J.D. |
Des chercheurs de l´Inra et des juristes ont présenté les perspectives offertes par la génomique
Interrogé sur l´évolution de la sélection ovine en France, Jean-Luc Chauvel, président de la section ovine de France Upra Sélection estime nécessaire « de confirmer notre volonté vers encore plus d´efficience. Chez les ovins, les Unités de Sélection regroupent les structures partenaires de la génétique. A savoir : les Upra, organisations de producteurs, centres d´insémination et la filière abattage - transformation. Le rôle de ces unités de sélection est de définir les axes prioritaires d´orientation de la race en qualités d´élevage ou qualités bouchères. L´évolution de la race est donc reliée à des préoccupations précises. Les intervenants partenaires de ces unités de sélection sont également des partenaires financiers. Cette évolution est importante et nous permet d´être offensifs et prospectifs. » Les restructurations permettent d´engager des actions de sélection plus efficaces. Jean-Luc Chauvel rappelle les actions de regroupement effectuées : US Rom (6 races rustiques du Massif Central), Géode et la Rouge de l´Ouest, Genose (Mérinos d´Arles, Mourérous, Préalpes du sud), Pyrénées atlantiques (Manech Tête noire et Manech Tête rousse, Basco-béarnaise). Un autre axe d´avancées est en discussion avec un pool de sélection à Verdilly (Aisne) pour les races lourdes du Nord et de l´Est.
Des bases de sélection plus larges
« Dès maintenant, il faut prendre en compte les qualités maternelles, affirme Jean-Luc Chauvel. Mais ce travail de sélection « nécessite l´élargissement des bases de sélection, y compris en intégrant des non sélectionneurs qui viendraient alors adhérer au schéma de sélection. Cette stratégie nous mène à installer des jeunes en sélection, à faciliter leur installation, à faciliter la reprise d´élevages en sélection. Cet élargissement devient vital et urgent pour préserver l´avenir.
Autre axe de travail en races ovines : la nécessaire évolution du contrôle de performances afin de le simplifier, en lui conservant sa fiabilité, ce qui diminuera le travail et les coûts pour chaque éleveur sélectionneur ».