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Dossier changement climatique : Quelle période de reproduction pour chèvres et boucs face aux épisodes de chaleur ?

Quelle que soit la période, les résultats de reproduction peuvent varier en raison des fortes chaleurs. Alors comment mieux les gérer ?

Quelle que soit la période de reproduction, les cycles des animaux sont impactés par le changement climatique.
© Chambre agriculture Nouvelle Aquitaine

Tous les animaux, chèvres, boucs, chevreaux sont affectés par le stress thermique : la température corporelle s’élève, l’ingestion baisse, la fréquence respiratoire augmente ainsi que la consommation d’eau, ils passent plus de temps couché. Ces effets s’accompagnent d’un risque de déshydratation et d’acidose. En effet, dans ces périodes, les animaux préfèrent les concentrés aux fourrages et ruminent moins. L’acidose entraîne, elle-même, une augmentation de la température corporelle… c’est un cercle vicieux. En période de mise bas, les effets de la chaleur peuvent compliquer les naissances. Les chevreaux sont également touchés, car s’ils se déplacent moins en période de chaleur, ils tètent moins. La compétition autour des abreuvoirs, une baisse de motivation au moment des repas, un halètement prononcé, des signes de déshydratation doivent alerter l’éleveur sur l’inconfort ressenti par les animaux.

Baisse de fertilité chez les mâles et les femelles

Quelle que soit la période de reproduction, les chèvres peuvent se trouver à un stade sensible (mises bas, préparation à la reproduction, reproduction) lors des mois qui peuvent causer du stress thermique. Les effets sur les animaux et leur reproduction peuvent être différents en fonction des extrêmes observés, du nombre de phénomènes stressants, de l’humidité, du vent et de la soudaineté ou non de ces fortes chaleurs.

Le stress thermique cause une baisse de fertilité chez les mâles et les femelles en lien avec des effets physiologiques sur les hormones et la production de gamètes, mais aussi des effets sur le comportement sexuel. Chez les femelles, les ovocytes sont de moins bonne qualité, et la fertilité peut baisser, car une augmentation de la température du corps entraîne des conditions moins propices à la nidification de l’embryon dans l’utérus. Pour les mâles, le risque est d’avoir plus de spermatozoïdes anormaux, donc non fécondants. Des effets sur la fertilité des boucs sont mesurés jusqu’à 60 jours après un pic de chaleur.

Éviter les périodes à risques

Des stratégies d’adaptation peuvent être mises en œuvre pour limiter l’inconfort des animaux et les conséquences sur la production. La conduite de l’alimentation peut être ajustée : les horaires de distribution décalés au moment les plus frais, le matin ou le soir. La réduction de 5 à 10 % de la part des concentrés est à envisager. Dans les systèmes avec enrubannage, on peut augmenter la part d’enrubanné par rapport au foin. L’accès à l’eau doit être surveillé de près, car la consommation augmente très fortement avec la température. Des abreuvoirs à réservoir permettent aux chèvres d’avoir accès à une grande quantité d’eau.

Pour la reproduction, il vaut mieux éviter les périodes les plus à risque : mises bas de fin d’été, reproductions début août. L’adaptation des chantiers, en fonction des contraintes des intervenants, est aussi à envisager : horaires et organisation des inséminations, durée de présence et ratio de boucs. Une stratégie de reproduction à penser sur le long terme et selon l’organisation et les objectifs de l’élevage.

Le saviez-vous ?

Les consommations d’eau évoluent fortement avec l’augmentation des températures :

4 à 6 l/kg de MS à 25 °C
6 à 8 l/kg de MS à 30 °C

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