« Plus l’information est fiable, plus l’amélioration génétique caprine est forte »
Le contrôle de performance permet de disposer de données pour ajuster les rations, gérer des lots de chèvres, choisir celles qui seront les mères à chevrettes, qui feront une lactation longue… et participe à déterminer la valeur génétique des animaux.
Le contrôle de performance permet de disposer de données pour ajuster les rations, gérer des lots de chèvres, choisir celles qui seront les mères à chevrettes, qui feront une lactation longue… et participe à déterminer la valeur génétique des animaux.
Repérer et sélectionner les meilleures chèvres, voire faire de l’IA sur ces meilleurs chèvres et sélectionner les chevrettes qui en sont issues, passe par l’indispensable mesure des performances laitières des cumuls de lait et taux sur une campagne et la carrière de l’animal.
« Les organismes de conseil en élevage travaillent pour l’amélioration des troupeaux par la voie femelle, à l’échelle des élevages et nationale, explique Rémi Couvet, responsable et conseiller caprin au Saperfel, l’organisme de conseil en élevage des Deux-Sèvres. Les éléments zootechniques collectés lors du contrôle de performance permettent de piloter le troupeau de faire des lots d’améliorer la quantité et la qualité du lait, de diminuer les charges alimentaires, les cellules… L’éleveur peut ainsi choisir les chèvres pour le renouvellement, les lactations longues… »
Optimiser le potentiel des chèvres
« Il faut que les éleveurs se servent des données du contrôle de performance, enchérit Vincent Lictevout de Touraine Conseil Élevage. Il y a une valorisation importante à faire du conseil pour optimiser la production laitière et l’alimentation en recalant la ration cinq à six fois par an et en optimisant le potentiel des chèvres en fonction de la production laitière et de leur état. »
Ces données servent également de base à CapGènes et GenEval pour faire le calcul des index génétiques. « Mais pour qu’une lactation soit qualifiée, il y a plusieurs règles à respecter lors de la collecte des données, explique Rémi Couvet. Par exemple, l’écart moyen entre deux contrôles doit être de 52 jours. »
Ces index sont liés à la performance laitière des chèvres et à leur parenté… Le contrôle laitier a ainsi aussi le rôle d’enregistrer les filiations : mère, date de naissance et date de saillie, par quel bouc…
Qualification et généalogie sont les bases de la sélection génétique pour avoir des données précises et les agents du contrôle laitier en sont les garants. C’est à ces conditions que les index sont fiables et qu’on peut faire une connexion génétique, c’est-à-dire le lien avec le schéma de sélection.
« Plus on va vers un troupeau connecté avec des animaux bien suivis et meilleure est l’amélioration génétique, peu importe la taille du troupeau ! » affirme Vincent Lictevout.
Sélectionner sur des index complets
« Le progrès génétique est plus fort quand on sélectionne sur un index complet, explique Rémi Couvet. Nous attendons donc les indexations avec impatience, notamment celles des primipares pour faire les choix des femelles support du renouvellement sur un index complet et pas seulement la production. »
Mais disposer des filiations complètes sur tout son troupeau peut relever du casse-tête. Pour identifier la mère, la présence à la mise bas "suffit". Pour le père, cela peut être plus complexe. Pour les IA, l’enregistrement de la saillie doit être fait correctement. Pour les saillies naturelles, les contraintes sont plus fortes et par conséquent, la connaissance des filiations souvent incomplète. Plusieurs stratégies existent. « Lorsqu’on conserve des chevrettes sur nullipares, on peut plus facilement constituer des lots par bouc car il n’y a pas la contrainte de la traite, avance Rémi Couvet. Pour les multipares, l’idéal est d’avoir un lot par bouc pour faire les déclarations de saillies. Mais cela n’est pas toujours évident à mettre en pratique avec la traite. Attention aux changements de boucs, pratique courante pour stimuler mâles et femelles, et même s’ils sont frères », prévient-il.
Investissement génétique et performances technico-économiques
Les conseillers des organismes de conseil en élevage ont réalisé 133 diagnostics Cap’T€C sur la campagne 2020, dans 106 élevages laitiers et 27 élevages fromagers ou mixtes, sur toute la France. D’après les résultats, le chiffre d’affaires augmente à chaque palier d’investissement Gènes Avenir (contributeur, promoteur, acteur, engagé, créateur et pilier), en prenant en compte l’ensemble des charges génétiques : conseil en élevage, insémination et adhésion CapGènes. On observe ainsi une augmentation du produit brut par chèvre, mais aussi du rendement fromager.