« On peut surveiller les corps cétoniques des chèvres en fin de gestation »
Avant les mises bas, on peut surveiller les risques de cétoses des chèvres à l’aide de bandelettes et d’un petit lecteur électronique. Explications de Marie-Anne Lefol, vétérinaire conseil à Terrena.
Avant les mises bas, on peut surveiller les risques de cétoses des chèvres à l’aide de bandelettes et d’un petit lecteur électronique. Explications de Marie-Anne Lefol, vétérinaire conseil à Terrena.
« Les toxémies de gestation sont responsables d’environ un quart de la mortalité des chèvres. Elles se produisent en fin de gestation lorsque des besoins énergétiques importants liés aux portées multiples sont non couverts par un manque d’ingestion. Pour y remédier, l’organisme utilise les graisses de réserves, voire les protéines, pour produire du glucose. Mais cela provoque la production de corps cétoniques qui, en s’accumulant, créent des troubles nerveux pouvant aller jusqu’au coma. Bien avant les signes cliniques graves, les formes subcliniques passent souvent inaperçues, mais favorisent mortalité péripartum et compromettent les performances laitières.
Un résultat immédiat au chevet de l’animal
La mesure des corps cétoniques, notamment celle du bêta-hydroxybutyrate ou Béta OH, est utilisée en élevage bovin et ovin pour détecter des troubles métaboliques cliniques, voire subcliniques. En caprin, même si des études complémentaires sont en cours à l’Inrae pour affiner la maîtrise de ce paramètre, son utilisation trouve un intérêt dans le suivi des préparations aux mises bas. Quatre à cinq semaines avant les naissances, je me sers d’un petit lecteur vendu une soixantaine d’euros en centrale vétérinaire ou en pharmacie. Cet appareil muni de la bandelette adéquate permet de mesurer en une dizaine de secondes la quantité de corps cétoniques dans le sang. On pique une chèvre à l’oreille avec une aiguille, le sang perle et on place une goutte de sang sur une bandelette. Une valeur élevée indique un risque de toxémie. L’opération peut être répétée sur plusieurs animaux d’un lot pour évaluer le risque de toxémie subclinique.
Cette mesure instantanée est un complément d’informations aux dénombrements des chevreaux lors des échographies ou à l’évaluation des notes d’états corporelles à des moments stratégiques. Ces données permettent d’adapter les programmes de rationnement et la conduite des lots. »