Optimiser le coût d’élevage des chevrettes
Pesée des animaux, ambiance du bâtiment, allotement, achat groupé de poudre de lait… font partie des facteurs permettant de réduire le coût d’élevage des chevrettes, tout en assurant une bonne croissance.
Une chevrette consomme en moyenne 18,5 kg de poudre de lait, 185 kg de concentrés et 290 kg de fourrages de la naissance à sa première mise bas, selon les observations des conseillers Inosys-Réseaux d’élevage. Cela représente en moyenne, et en prenant en compte les pertes, 165 € pour alimenter une chevrette jusqu’à la mise bas (chiffres 2021). Les meilleurs élevages limitent ce coût à 150 €, soit une économie de 2 400 € pour un lot de 60 chevrettes. À l’inverse, les éleveurs ayant le coût d’élevage le plus fort pourraient économiser 5 220 €.
19 chevrettes en moins
« Les écarts de coûts d’élevage s’expliquent à la fois par les pertes de chevrettes et par une conduite alimentaire plus ou moins coûteuse. Sur 100 chevrettes conservées, les élevages les plus efficaces en ont encore 92 à la mise bas, les moins efficaces seulement 73, précisent les conseillers Inosys. Concernant l’alimentation, il y a 20 euros de différence de coût sur la phase 0 à 2 mois. Sur les deux autres phases d’élevage, et en particulier de 2 à 7 mois, l’écart se creuse encore grâce à une plus grande utilisation de fourrages de qualité et, donc, moins de concentrés : 60 kg en moins, dont 35 kg sur la phase 2 à 7 mois, pour les élevages les plus efficaces. Ils utilisent aussi des concentrés moins coûteux. Au-delà d’un coût d’élevage plus élevé, les élevages efficaces disposent finalement de 19 chevrettes de moins que les plus efficaces. »
Dans l’élevage des chevrettes, trois phases sont distinguées : de la naissance au sevrage, du sevrage à la saillie (7 mois) et, enfin, de la saillie à la mise bas. À partir des observations des fermes Inosys-Réseaux d’élevage, les conseillers ont établi des repères permettant de se comparer en matière de ration et de coûts d’élevage.
Augmenter l’ingestion
De la naissance au sevrage, l’objectif est de sevrer dès que la chevrette atteint 15 à 17 kg avec un gain moyen quotidien (GMQ) de 200 g par jour au minimum sur cette période. Les conseillers alertent sur la nécessité de trier les chevrettes conservées pour le renouvellement avant le sevrage. Les deux tiers des animaux avec un GMQ inférieur à 150 g/j ne réaliseront pas de première lactation (chevrettes vides, accident de mise bas, production laitière insuffisante…). Avec pour conséquence des taux de renouvellement élevés du fait de croissances insuffisantes.
Sur cette première période de croissance, les chevrettes consomment 8,5 kg de poudre en moyenne. L’administration de colostrum dans les 12 heures après la naissance, un réallotement régulier pour faire des lots de poids homogènes, le sevrage des plus lourds et de bonnes conditions de logement permettent de limiter les coûts de cette phase, en dehors de l’achat de la poudre dont les prix ont flambé.
Du sevrage à 7 mois, il faut viser un poids de 24 à 26 kg à 4 mois, et 35 à 37 kg à la saillie. Le poids à la saillie correspond à 50 % du poids adulte. La surveillance après sevrage doit être accrue pour favoriser une augmentation rapide de l’ingestion de foin et de concentrés. Excellent foin, fractionnement des repas, abreuvement sont primordiaux pour la réussite de cette phase. Il faut également veiller à la surface disponible par chèvre : 2 chevrettes par mètre carré de 2 à 4 mois, puis 1 chevrette par mètre carré de 4 à 7 mois avec des lots homogènes de 20 à 30 chevrettes.
De la saillie à la mise bas, le GMQ objectif est de 100 g par jour. L’alimentation doit couvrir les besoins de gestation et préparer la lactation à venir. La pesée régulière des aliments distribués, l’utilisation de fourrages de qualité et de bons résultats de reproduction permettent de limiter les coûts de cette dernière étape avant la mise bas.
Côté web
Coût d’élevage de la chevrette, plaquette à consulter et télécharger sur idele.fr