« La réflexion sur le bâtiment doit se faire à long terme, en pensant aux évolutions possibles dès la phase d’installation, explique Jean-Yves Blanchin ingénieur à Idele. Lorsque l’on est en phase d’installation, on peut commencer par réaliser le bâtiment nécessaire au troupeau initial tout en ayant en tête le troupeau final. Par exemple, à partir d’un bâtiment pour 70 chèvres, il faut voir si la circulation permet de l’allonger facilement et si les accès sont adaptés en cas d’agrandissement. »
L’implantation du bâtiment est conditionnée par la réglementation, les accès sur l’exploitation qui doivent être faciles pour les intervenants, la surface du terrain (au moins 1 hectare pour accueillir les bâtiments annexes), et la géographie qui a notamment des implications concrètes sur la ventilation.
Combien de chèvres ? Combien de lots ? Quelle prévision d’agrandissement éventuel ? Quel type de salle de traite ? Quelle gestion de la traite (entrées, sorties, aire d’attente, ordre et circulation des animaux) ? Cela conditionnera la taille, le type de bâtiment et l’agencement des lots et de la salle de traite dans le bâtiment . Par exemple : un tunnel pour moins de 50 chèvres, un agencement longitudinal pour 250 chèvres ou transversal pour 500 chèvres...
Quel logement pour les chevrettes ? Au-dessus de 60 chevrettes par an, il est recommandé d’avoir un bâtiment dédié, la nurserie, pour faciliter le travail autour des soins aux jeunes.
Que prévoir en cas d’animaux malades ou d’introduction de nouveaux animaux : une infirmerie, des parcs en vue d’un isolement temporaire ?
Quelles modalités de gestion de la reproduction : recours à l’insémination animale, à un conditionnement lumineux, à un effet mâle, à une détection des chaleurs ? Quelles implications pour le logement des boucs ?
Quel système d’alimentation et de distribution ? Par exemple, le couloir d’affourragement doit être d’une largeur de 5 mètres pour permettre une éventuelle mécanisation.
Quelles modalités de gestion des effluents ? Le stockage du fumier doit se faire à l’écart de la chèvrerie, des habitations et des lieux de passages fréquentés, et être à l’abri du vent. L’objectif est de limiter la dispersion de particules qui pourraient être contaminées (attention par exemple aux risques de transmission par voie aérienne dans le cas de la fièvre Q), ainsi que la prolifération des mouches.
Quelle main-d’œuvre disponible ? Cela va conditionner le niveau de mécanisation et donc l’aménagement du bâtiment.
Le saviez-vous ?
- Règlement sanitaire départemental (RSD) : une chèvrerie doit se trouver à plus de 50 m d’un tiers (on recommande plutôt 100 m) et à plus de 35 m d’une source, d’un forage ou d’un cours d’eau.
- Règles d’urbanisme : une chèvrerie doit être implantée en zone constructible, et respecter les règles d'urbanisme par rapport aux voies et aux limites de propriété.