Les chevrettes au contact des mâles sont plus précoces
La présence de boucs à côté des chevrettes en croissance stimulerait et regrouperait l’arrivée de la puberté.
Chez les rongeurs, une exposition précoce à des mâles adultes induit une puberté précoce chez les femelles (effet Vandenbergh). Ce phénomène sur les chèvres a été étudié à l’Inra de Nouzilly. Trois groupes d’une dizaine de chevrettes ont été élevés avec des boucs, avec des boucs castrés ou sans mâles à proximité. En moyenne, les chevrettes élevées avec des mâles entiers à proximité ont ovulé un mois et demi plus tôt (à 6 mois contre 7 mois et demi) que celles des deux autres groupes. En suivant la montée de la progestérone par deux analyses sanguines hebdomadaires, les scientifiques ont observé que l’entrée en puberté était regroupée. Par la suite, ces chevrettes précoces ont montré des cycles très réguliers de 21 jours sans problème notables de fertilité. Les poids des chevrettes étaient similaires entre les groupes.
Un enclos à boucs à côté des chevrettes
Dans une seconde expérience où toutes les chevrettes ont été euthanasiées à six mois, celles élevées à proximité des mâles avaient un appareil génital 40 % plus lourd que les autres.
Les mâles adultes, actifs, stimulants et en saison sexuelle, étaient placés dans un enclos voisin des chevrettes qui pouvaient les voir, les entendre et surtout les sentir. « Pour avoir des chevrettes matures sexuellement au même moment, il peut être intéressant d’aménager un enclos de boucs au milieu de l’élevage de chevrettes, explique Manon Chasles qui a mené une thèse sur cette étude. Cela permet d’accélérer les femelles qui seraient entrées plus tardivement dans la puberté. »
Une expérimentation est en cours sur cet effet des mâles en dehors de la saison sexuelle.