Les chèvres prennent soin de leurs dents
Une étude germano-suisse a démontré que les chèvres choisissaient leur alimentation pour épargner un maximum leur dentition.
Une étude germano-suisse a démontré que les chèvres choisissaient leur alimentation pour épargner un maximum leur dentition.
L’usure des dents est un facteur déterminant de la longévité des ruminants. Celle-ci peut être due à l’ingestion de particules externes telles que des grains de sable ou de poussière. Les plantes, notamment la luzerne, sont aussi plus ou moins riches en phytolithes (concrétions minérales dans les plantes), qui jouent un rôle non négligeable dans l’usure de la dentition. Une équipe de chercheurs suisses et allemands ont conduit une expérimentation sur un lot de cinq chèvres. Les animaux ont eu à disposition deux aliments plus ou moins riches en agent abrasif, avec un apport nutritionnel équivalent. Les rations étaient distribuées sous forme de granulés, composés de foin auxquels les chercheurs ont ajouté ou non de la poussière de sable et des coques de riz. Les chèvres ont été mises dans des enclos individuels pendant cinq mois. Quatre fois par jour, elles avaient accès à deux mangeoires avec les deux aliments, avec ou sans sable, pendant deux minutes.
Plus la ration est abrasive moins les chèvres en mangent
Les chercheurs ont mesuré le poids d’aliment ingurgité et le temps qu’ont passé les chèvres à s’alimenter. L’analyse de ces mesures a montré que les chèvres choisissaient préférentiellement la ration dénuée de particules abrasives. En effet, bien que les chèvres aient été habituées à ingurgiter la ration contenant du sable pendant plusieurs mois avant l’expérimentation, les chercheurs ont estimé que le confort lors du mâchage de la ration sablonneuse était moindre et que les chèvres ont donc évité de consommer cet aliment. À noter que l’aliment abrasif produisait également plus de bruit lors du mâchage, cela pourrait être un facteur de gêne supplémentaire pour les chèvres. L’étude, publiée dans Small Ruminant Research, reste néanmoins prudente sur les résultats, consciente de la fragilité d’un lot aussi restreint. L’étude a tout de même mis en lumière une différence flagrante entre ovins et caprins. Un lot de brebis était également étudié et les résultats de celui-ci ont montré que les ovins ingéraient sans distinction un aliment abrasif pour la dentition ou un aliment tendre.