Les chèvres ont des partenaires sociaux et souvent le même ordre de traite
Une étude polonaise révèle les rapports sociaux à la traite et dans le troupeau.
Une étude polonaise révèle les rapports sociaux à la traite et dans le troupeau.
Il existe bel et bien une hiérarchie au sein du troupeau, mais celle-ci n’est pas totalement figée. C’est ce que conclut l’étude menée à Jasionek ecological farm, en Pologne, en se basant sur l’observation de 72 chèvres laitières durant 20 jours. La position sociale des chèvres et leur rapport de domination sur le troupeau est corrélée avec la longueur des cornes, la taille au garrot et l’agressivité du comportement. Les chèvres les plus agressives sont généralement bien intégrées au troupeau. Elles se préservent des attaques et bénéficient de nombreux comportements amicaux de la part de leurs comparses, désireuses d’être protégées.
Les chercheurs ont observé des groupes de pairs qui témoignent de la capacité des chèvres à créer des liens sociaux solides entre elles. Dans la chèvrerie, les animaux s’allongent généralement auprès des mêmes compagnes. Elles choisissent des partenaires d’âge, de taille de garrot et de longueur de cornes similaires aux leurs. Les chèvres semblent ainsi choisir leurs acolytes, puisque ces relations privilégiées ne sont pas spécialement liées à la fratrie. Sur 39 paires de chèvres observées, seules trois étaient des sœurs.
L’ordre de traite ne relève pas du hasard
Chaque jour, des similitudes sont observées dans l’ordre de traite. L’ordre hiérarchique n’y est pas le même qu’au sein des aires de vie : les groupes d’affiliation et la position sociale influent peu, de même pour l’âge ou la taille au garrot. Les chèvres avec les cornes les plus longues rentrent significativement plus tôt dans la salle de traite. La salle de traite, en raison des rations distribuées par l’éleveur et de la contiguïté de l’espace, est propice aux attitudes agressives et individualistes. A contrario, le pâturage et son alimentation ad libitum les diminuent alors que la chèvrerie favorise les comportements de rapprochements, peu exprimés en extérieur. Les lieux et modes d’alimentation font donc varier le comportement des animaux.