Le mémo du parfait trayeur
Le croisement des données Opti’traite avec celle des concentrations en cellules somatiques des laits de tank permet de préconiser certaines pratiques pour bien traire.
Le croisement des données Opti’traite avec celle des concentrations en cellules somatiques des laits de tank permet de préconiser certaines pratiques pour bien traire.
Traire efficacement et en limitant les risques d’infection ne peut se faire qu’avec une machine à traire adaptée aux contraintes et caractéristiques de l’élevage et en bon état de fonctionnement.
1 Je dimensionne correctement ma machine à traire
Pour toute installation ou rénovation d’une machine à traire, il convient d’adapter le matériel au troupeau, aux besoins de l’éleveur et au matériel déjà existant. Si l’on procède à un agrandissement de l’installation de traite, il est indispensable de s’assurer que le matériel (notamment le lactoduc et la pompe à vide) est dimensionné pour ce projet. Au-delà de 16 postes de traite, il est préférable d’installer un dispositif de dépose automatique des faisceaux trayeurs ou de prévoir l’intervention d’un deuxième trayeur. Il est également conseillé de ne pas dépasser deux places par poste en ligne basse et quatre en ligne haute simple équipement. Au-delà, les recommandations pour les longueurs des tuyaux longs à lait ne pourront être respectées : attention alors aux conséquences sur l’écoulement du lait. Par ailleurs, l’attente prolongée des animaux sur le quai sera source d’énervement (davantage d’incidents ou d’arrachages) et de salissement de la salle de traite. Enfin, pour s’assurer que votre machine à traire, nouvelle, d’occasion ou rénovée, est bien installée selon les normes internationales et les recommandations nationales du Cofit(1), demandez à votre conseiller traite de réaliser un Certi’traite.
2 Je vérifie régulièrement le niveau du vide de traite
Un défaut concernant le vide de traite (niveau ou fluctuations) entraîne en moyenne une augmentation de 300 000 cellules/ml de lait selon les résultats d’une étude Idele, financée par l’Anicap, sur 1 146 élevages caprins du Centre-Ouest ayant eu un contrôle Opti’Traite entre 2012 et 2015. Un coup d’œil quotidien à l’indicateur de vide pendant la traite (avant de poser le premier faisceau trayeur, entre les lots et en cours de traite) permet d’aider à détecter précocement une dérive.
3 Je prends l’habitude d’observer les trayons de quelques chèvres après la traite
Des trayons lésés (congestion, pincement…) signent une traite agressive. Si des lésions apparaissent, il peut s’agir d’un dysfonctionnement de la machine à traire. C’est pourquoi, inspecter régulièrement les trayons de quelques animaux, après qu’ils aient été traits, est un réflexe à adopter pour réagir précocement. Le sphincter du trayon constitue la première barrière contre la pénétration des bactéries dans la mamelle. Préserver son intégrité permet donc de limiter les risques d’infections. Pour établir un diagnostic plus précis, contactez votre conseiller élevage ou traite.
4 J’accorde une attention particulière aux faisceaux trayeurs
Le faisceau trayeur est directement en contact avec les trayons des chèvres. Tout défaut peut augmenter le risque d’infection. Il en résulte une augmentation moyenne de 50 000 cellules/ml de lait selon l’étude sur 1 146 élevages caprins du Centre-Ouest. Pour optimiser l’écoulement du lait dans le faisceau, il est conseillé de vérifier quotidiennement si les orifices calibrés sont bien débouchés (orifices situés sur les gobelets trayeurs ou sur la griffe) et de démonter tous les mois les valves automatiques, si celles-ci ne sont pas visibles, pour éliminer les éventuelles souillures. Pour limiter la contamination des trayons et garantir une éjection du lait efficace, le renouvellement des manchons trayeurs à la fréquence conseillée par le fabricant, est essentiel. En effet, avec le temps et à l’usage, ils deviennent plus poreux, plus fragiles et s’aplatissent.
5 J’entretiens régulièrement mon installation de traite
La poussière est un des principaux ennemis de la machine à traire car elle vient obstruer les différentes entrées d’air. Or, la traite mécanique repose en grande partie sur la création d’un débit d’air, le plus stable possible. C’est pourquoi, il est important de vérifier tous les mois que le filtre du régulateur soit propre, voire plus régulièrement lorsqu’il est exposé à la poussière. Les entrées d’air des pulsateurs doivent être nettoyées à la même fréquence. Quant aux filtres de la canalisation à air de pulsation, ils doivent être dépoussiérés tous les six mois. Pour que le cœur de la machine à traire, c’est-à-dire la pompe à vide, fonctionne correctement, vérifiez le niveau d’huile de préférence toutes les semaines.
6 Je m’assure tous les ans que mon installation de traite fonctionne correctement
Si la machine à traire présente des défaillances, c’est tout le troupeau qui en pâtit. Le contrôle Opti’traite permet d’identifier les éventuels problèmes pour les corriger au plus tôt. Sur 6 421 contrôles réalisés entre 2012 et 2015, 79 % ont pointé au moins un dysfonctionnement. Les laits de tank des installations de traite contrôlées annuellement présentent 100 000 cellules/ml de moins que ceux provenant d’installations contrôlées moins régulièrement selon l’étude sur les 1 146 élevages caprins du Centre-Ouest. Le rôle important du bon fonctionnement de la machine à traire dans la prévention des infections mammaires n’est plus à prouver…