Elevage caprin
Le choix du pâturage pour une meilleure autonomie alimentaire
Elevage caprin
Situer les exploitations caprines par rapport aux autres productions et faire le point sur leur durabilité étaient les objectifs d´une enquête dans la Vienne.
Les résultats de l´enquête réalisée dans vingt élevages de la Vienne ont été présentés lors d´une journée portes ouvertes au GAEC de Lavaud, à Moulismes, avec le témoignage concret des deux éleveurs associés, Jean-François Derre et Jean-Michel Gilbert. L´enquête a confirmé la faible viabilité économique des élevages caprins avec une moyenne de 7,5 sur 30, de même que la faiblesse de leur autonomie financière avec une moyenne de 5 sur 15.
De mars à novembre, le troupeau pâture 11 h par jour, en pâturage tournant sur des petites parcelles. ©D. R. |
Des voies de progrès
L´amélioration du revenu par la maîtrise des charges et la défense du prix du lait ainsi que la recherche d´une plus grande autonomie alimentaire figurent dans les voies de progrès. C´est dans ce cadre que la démarche du Gaec de Lavaud est instructive. Aujourd´hui, l´exploitation compte 120 ha avec 100 ha de SFP, dont 40 ha affectés au troupeau de 200 chèvres Saanen à 800 litres de moyenne, et 50 vaches allaitantes limousines. « Nous avons des chèvres depuis 1986 et jusqu´en 2000 la ration de base était constituée par des ensilages de maïs et de ray-grass avec achat d´aliments concentrés, expliquent Jean-François et Jean-Michel. Après différents essais pour des résultats qui ne nous satisfaisaient pas, nous avons été conduits à réfléchir sur notre façon de travailler. Notre objectif était de mieux valoriser l´herbe en réduisant nos achats extérieurs, tout en améliorant nos conditions de travail. C´est ainsi que nous avons décidé de passer au pâturage à l´automne 2000, c´est-à-dire en fin de lactation.
Au début, les chèvres étaient un peu perdues, mais elles se sont très vite habituées à la pâture. Avec des mises bas en janvier-février, le troupeau pâture onze heures par jour, en pâturage tournant sur de petites parcelles de mars à novembre. Ce système nous a permis de réduire les apports annuels de concentrés et de luzerne déshydratée tout en limitant l´apport de concentré azoté au début de la lactation ».Les résultats de la campagne 2003 font apparaître une distribution de 260 kg de concentré par chèvre par an, soit 330 g par litre de lait produit. Le coût alimentaire pour 1000 litres de lait produit est de 115 euros et la marge brute par chèvre de 240 euros par chèvre et 300 euros pour 1000 litres.