Le Caev, une maladie silencieuse
Maladie répandue et dure à éliminer, le Caev affecte les genoux ou les mamelles. Une nouvelle qualification des troupeaux indemnes est en préparation.
Le Caev est une maladie présente dans la grande majorité des troupeaux caprins. Elle s’exprime d’abord par des arthrites chroniques, notamment par des « gros genoux », ayant le plus souvent une incidence faible et touchant des animaux âgés. Dans certains élevages, ces arthrites peuvent apparaître sur des animaux jeunes (moins d’un an) et toucher de nombreux animaux.
Les formes mammaires se caractérisent par des formes aiguës (baisse de production marquée associée à une induration rapide et totale de la mamelle, appelée « pis de bois ») ou par des indurations localisées et chroniques, sans modification de l’aspect du lait. Leur fréquence est difficile à estimer car elles sont souvent confondues avec d’autres infections mammaires. Les formes nerveuses (paralysie progressive des chevreaux âgés de deux à quatre mois) et les formes respiratoires sont quant à elles beaucoup plus rares.
Contrôler l’expression clinique des animaux infectés
La principale voie de transmission étant l’ingestion de colostrum, la prévention de la contamination repose d’abord sur la thermisation du colostrum à 56 °C pendant une heure. Le colostrum bovin et les colostrums du commerce sont également dépourvus de virus. Les autres voies de transmission (machine à traire, aérosols, injections…) sont plus difficiles à gérer, mais la contamination par ces voies est plus tardive, donc moins préjudiciable. Pour les animaux infectés, il faut contrôler les facteurs favorisant l’expression clinique du Caev, notamment en limitant la sollicitation mécanique des articulations (faciliter l’accès à la salle de traite, parer régulièrement les onglons…) ou de la mamelle (contrôler et entretenir régulièrement le matériel de traite, éviter la surtraite…)
La démonstration de la présence de Caev dans un troupeau est généralement aisée à partir de quelques analyses sérologiques car la séroprévalence est souvent très forte. Cependant, l’absence d’infection ne peut être démontrée que par des analyses exhaustives et répétées. De nouveaux dispositifs de qualifications des troupeaux indemnes doivent être construits par les GDS pour prendre le relais du contrôle sanitaire officiel (CSO Caev), que les DD(CS)PP ne devraient bientôt plus gérer.