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L’analyse des marges du BTPL

Les données de 40 élevages caprins suivis par le BTPL montrent que les systèmes les plus autonomes n’ont, en ce moment, pas forcément les meilleures marges brutes par unité de main-d’œuvre.

Laurent Galliot, ingénieur BTPL © DR
Laurent Galliot, ingénieur BTPL
© DR

Le BTPL (Bureau technique de promotion laitière) réalise depuis plus de 40 ans des suivis technico-économiques d’exploitations avec calculs de marges alimentaires et de marges brutes. Durant l’année 2015, une quarantaine d’exploitations caprines ont été accompagnées grâce à Optichèvre web. Cet outil en ligne permet de suivre mensuellement les mouvements d’animaux et les postes de charges et de produits.

En 2015, les 41 éleveurs suivis sont soit adhérents à la Coopérative laitière de la Sèvre (CLS), soit client du fabricant d’aliments Alicoop ou soit suivis en direct. Avec 427 chèvres à 930 litres en moyenne, l’élevage moyen livre plus de 413 000 litres.

Meilleure productivité des ateliers achetant des aliments

En fonction de la disponibilité des terres, de leur qualité pour produire des fourragères et de la taille du troupeau, trois systèmes alimentaires se dégagent dans le groupe étudié : un système dit « dépendant » avec moins de 225 kg de matière sèche de fourrages/chèvre/an, un système « intermédiaire » avec des chèvres ingérant de 225 à 450 kg de MS de fourrages/chèvre/an et un système « autonome » avec plus de 450 kg de MS de fourrages/chèvre/an.

La marge brute par unité de main-d’œuvre, en moyenne de 77 900 €, permet, après déduction des charges de structures, de rémunérer le travail. Elle se différencie entre les systèmes : 101 200 € par UMO pour les systèmes « dépendants », 74 400 € par UMO pour les systèmes intermédiaires et 69 000 € par UMO pour les systèmes « autonomes ». Les systèmes « dépendants » ont une meilleure productivité à l’UMO, et donc une meilleure marge brute par UMO. Ce résultat va à l’encontre de la tendance actuelle vers l’autonomie, mais cela dans une période favorable en termes de prix des aliments. Cependant, il y a plus d’écart au sein de chaque système qu’entre les systèmes.

Les investissements dans les prairies se retrouvent dans les résultats

Pour les producteurs ayant un système basé sur les fourrages, les meilleures marges brutes par chèvre sont corrélées avec les dépenses liées à la conduite des fourragères, notamment la fertilisation, les semences et les traitements. La qualité des fourragères dépend de la conduite et, selon les quantités récoltées, le producteur sera plus ou moins dépendant des achats extérieurs.

Le suivi des producteurs s’enrichit en 2016 de deux nouveaux groupes, soit un total de 70 élevages suivis en Optichèvre Web. La conjoncture caprine laisse présager des résultats 2016 confortables, il faudra pour que cela se confirme une récolte sereine des fourragères et des indicateurs de production restant au beau fixe.

« De l’intérêt du suivi technico-économique »

« La production caprine française, après des heures plus ou moins fastes, vit actuellement un dilemme entre besoin de production, pyramide des âges et nécessité de relancer les installations. Il faut sans doute prendre ceci comme une opportunité où le suivi technico-économique des ateliers est prépondérant pour toutes les catégories de producteurs ; pour le jeune agriculteur afin de lui permettre de maîtriser rapidement les chiffres clés de son atelier ; pour le producteur en croisière afin d’améliorer la rentabilité de son atelier et enfin, pour le cédant lui permettant de valoriser sa cession et convaincre le financier du repreneur. »

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