Implantation des prairies : qui sème bien, récolte mieux !
Pour une prairie bien installée, soignez votre lit de semence et semer au bon moment. Conseils d’implantation.
Faire du bon foin pour les chèvres, avec une prairie productive et pérenne, est essentiel pour limiter le coût de la ration. Une étape clé pour atteindre cet objectif est le semis de la prairie. Quatre facteurs ont des conséquences importantes sur la qualité de l’implantation : le précédent, la période de semis, la technique du semis et les conditions climatiques suivant le semis.
Positionner son semis à l’automne ou au printemps ne se fait pas au hasard
Un semis de printemps est plus favorable aux légumineuses, mais il réduit la production de l’année du semis avec un risque accru de salissement et de sécheresse printanière. Un semis sous couvert (tournesol, avoine ou méteil) peut être intéressant pour sécuriser cette implantation et la productivité de la parcelle. Les méteils pourront être récoltés en fourrage immature ou en grain. Le semis d’automne permet une production au printemps suivant, ainsi qu’une couverture hivernale du sol. En tout cas, l’idéal est de semer avant une légère pluie. Le stade repère à atteindre pour limiter les impacts négatifs des gelées hivernales ou d’une sécheresse printanière est le stade 4-5 feuilles pour les graminées et le stade 2-3 feuilles trifoliées pour la légumineuse.
Préparer un lit de semence fin, émietté en surface et rappuyé en profondeur
Après avoir choisi la période de semis, il est nécessaire de bien préparer le sol, c’est-à-dire avoir un sol propre, grâce à du labour et/ou du faux-semis, et un lit de semence fin (< 0,5 cm), émietté en surface, et rappuyé en profondeur. Ceci favorisera la germination et un accès rapide de la graine à la lumière et à l’humidité du sol. En termes de densité de semis, il faut viser un objectif de 500 plants levés/m², soit 25 à 30 kg de semences/ha. Si vous semez de la luzerne (en pur ou en mélange), l’inoculation est conseillée, pour favoriser l’implantation de cette espèce et assurer la pérennité de la prairie. Le semis ne doit pas être trop profond : un centimètre est suffisant pour la majorité des espèces prairiales (hormis le brome et le sainfoin, qui sont des graines plus grosses). Une étude a en effet montré que l’optimum de levée est atteint à un centimètre de profondeur. À quatre centimètres de profondeur, la moitié des graines de dactyle, fléole et fétuque élevée ne lèvent pas.
La vitesse d’avancement du tracteur ne doit pas être supérieure à 3-4 km/h
Un semoir à céréales (semis en ligne) avec un écartement resserré et en bottes relevées peut être utilisé pour des prairies en pure ou en mélange. La graine est ainsi légèrement recouverte de terre et la distribution se fait un peu plus aléatoirement. Si vous disposez de deux semoirs, l’un centrifuge, l’autre en ligne, il est possible d’effectuer le semis en deux temps : la graminée d’abord avec le semis en ligne, suivi d’un passage au semis à la volée pour les légumineuses. La couverture est alors optimale et permet de mieux limiter le salissement. Éventuellement, il est possible d’utiliser un semoir en ligne, en croisant les longueurs de semis. L’objectif reste toujours de limiter l’alignement des semences, et les espaces « vides » des inter-rangs, où les adventices se développeront rapidement. Un passage de rouleau avant et après le semis est toujours essentiel, pour assurer le contact sol-graine ! Il faut être capable de « rouler à vélo » sur la prairie semée.