« Face à un épisode de fièvre Q, nous avons agi très vite »
Thomas Wirsum et Jean-Pierre Fend, éleveurs à Nordheim (67) à la SCEA Le Cabri (360 chèvres, fromagers-fermiers) ont été confrontés à des avortements dus à la fièvre Q.
Thomas Wirsum et Jean-Pierre Fend, éleveurs à Nordheim (67) à la SCEA Le Cabri (360 chèvres, fromagers-fermiers) ont été confrontés à des avortements dus à la fièvre Q.
« Fin avril, trois avortements en deux jours nous ont alertés. Avec 360 chèvres en lactation, dont un tiers désaisonné, nous avons dû réagir très vite pour éviter la catastrophe. Nous avons tout de suite apporté les avortons au laboratoire pour analyse et appelé le vétérinaire. Fièvre Q, toxoplasmose et chlamydiose ont été recherchées, les résultats sont revenus positifs pour la fièvre Q.
Les chèvres ayant avorté ont été isolées et leur lait jeté pendant 25 jours. Les chèvres pleines ont reçu une injection d’anti-inflammatoire, une par mois jusqu'à la mise-bas en préventif, et toutes les autres ont été vaccinées. Nous ne vaccinions plus contre la fièvre Q depuis six ou sept ans, nous allons reprendre. Il faut deux doses de vaccin, et la seconde doit être faite au minimum trois semaines avant la mise à la reproduction. Nous avons également aussitôt prévenu notre salariée, la fièvre Q étant transmissible à l’homme.
La production de fin d'année impactée
Dans cette situation, il faut agir vite et se donner les moyens, y compris financiers, d’installer un protocole curatif et préventif. Les deux injections du vaccin coûtent 10 euros par chèvre et le traitement anti-inflammatoire 2,50 euros par chèvre. C’est beaucoup, mais notre organisation est déjà bousculée avec huit avortements en tout : il fallait à tout prix limiter les conséquences de cet épisode. Les chèvres qui ont avorté en début de tarissement ont pu être « relancées », mais leur production est diminuée de moitié. Nous comptions sur un certain volume de lait, la production de décembre sera impactée.
Nous n’avons pas pu déterminer l’origine de la maladie, elle était peut-être là depuis longtemps. Les dernières chevrettes que nous avons introduites dans le troupeau pour apporter de la génétique viennent de deux élevages qui vaccinent contre la fièvre Q et elles n’ont pas été touchées.
J’avais suivi un stage destiné aux éleveurs avec un vétérinaire il y a quelques mois au cours duquel nous avions abordé cette maladie. Cela m’a aidé à prendre les choses en main rapidement. »