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Évacuer le lactosérum de la fromagerie sans effort

Pour éviter de porter des seaux de lactosérum, il est préférable d’installer des tuyaux ou des gouttières qui orientent le petit-lait directement vers sa destination finale. Explication de Morgane Dumont, conseillère transformation laitière à la chambre d’agriculture du Cher.

Près de 70 % du lait transformé en fromages va se retrouver sous forme de lactosérum. Le volume est donc toujours important. Pour un troupeau de 80 chèvres à 750 litres, il y aura environ 200 litres de lactosérum par jour à évacuer au pic de lactation. Il est nécessaire d’organiser la collecte et l’évacuation de cet effluent polluant pour limiter les manipulations et manutentions, ne pas entraver la circulation dans la fromagerie et pour réduire les risques de chute liés à la présence de lactosérum au sol. La stagnation de lactosérum peut aussi changer la qualité du fromage en favorisant le développement de flore indésirable comme le mucor.

Le petit-lait étant un sous-produit, les fromagers fermiers peuvent parfois négliger ce point. Idéalement, l’évacuation du lactosérum se réfléchit dès la construction de la fromagerie. Il faut prévoir un système qui peut s’adapter aux changements à venir (réglementation, hauteur ou emplacement des tables, volume de production, aménagements de la fromagerie…). Si le lactosérum est destiné à des animaux ou s’il suit un circuit différent des eaux de lavage, il faudra prévoir la possibilité de déconnecter facilement l’évacuation du lactosérum pour permettre le lavage de ces tables.

Gouttière ou tuyau en bout de table

Une gouttière fixée au mur peut récupérer le lactosérum tout en permettant un peu de mouvement aux tables. Dans ce cas, le nettoyage quotidien est facile. La gouttière devra être positionnée légèrement en dessous des tables en conservant une marge si la hauteur des tables est amenée à être modifiée.

Un tuyau fixe en partie basse et un raccordement par tuyau souple permet une certaine mobilité des tables et des hauteurs variables. Cependant, le nettoyage en sera plus complexe. Le nettoyage quotidien se fait par une circulation d’eau dans les tuyaux avec de temps en temps l’utilisation d’un produit de nettoyage adapté. Il est préférable de pouvoir démonter facilement les tuyaux (avec un collier de serrage, par exemple) pour pouvoir les laver en machine ou à l’aide d’un goupillon.

La pente de la gouttière ou du tuyau doit être suffisante pour une sortie par gravité. On vise généralement une pente de 2 %. Si l’évacuation par gravité n’est pas possible, une alternative est la reprise du lactosérum par une pompe de relevage dans des bassines avec renvoi direct vers le système de stockage ou dans le réseau d’évacuation. Ces pompes autonomes évitent ou limitent la manipulation de lourds seaux ou de bacs.

Des siphons pour éviter mouches et odeurs

Les siphons évitent la remontée d’odeur et interdisent le passage d’insectes. À la conception, il est préférable d’envisager plusieurs siphons pour faciliter l’évacuation du lactosérum et permettre une évolution dans l’emplacement des tables. En effet, il est déconseillé de laisser des tuyaux qui traversent les espaces de circulation. Ces tuyaux seront des obstacles tant pour les déplacements du fromager que pour le nettoyage du sol.

Les siphons doivent être accessibles et facilement démontables pour en faciliter le nettoyage au moins hebdomadaire.

Remerciements à Louis Thomas, conseiller bâtiment à la Chambre d’agriculture de l’Indre.

Mise en garde

Un sol résistant

La qualité revêtement du sol est un point très important. Il doit être résistant à l’acidité du lactosérum et ne pas glisser si du lactosérum s’est répandu. Il doit cependant être suffisamment lisse pour faciliter son nettoyage.

Coté Web

Neuf fiches thématiques sur le travail en fromagerie sur centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr/…/le-travail-en-fromagerie/

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