Du temps et de l’herbe pour pâturer
Des essais de l’Inra confirment qu’il faut laisser au moins six heures de pâturage et 2,3 kg MS d’herbe par jour.
Deux expérimentations menées à la station caprine Méjusseaume de l’Inra du Rheu en Bretagne ont montré que la production laitière diminue lorsque le temps d’accès au pâturage est inférieur à six heures par jour. De même, la production est moins importante quand les animaux disposent de moins de 2,3 kg MS d’herbe par chèvre et par jour.
Dans le premier essai mené en avril, 36 chèvres alpines en milieu de lactation ont eu accès à différents temps de pâturage pendant trois semaines. Le premier groupe de 12 chèvres pâturait chaque jour de 8 heures à midi, soit quatre heures. Un second groupe de 10 heures à 16 heures soit six heures et le troisième groupe de 8 heures à 16 heures soit huit heures. En plus des deux kilos de matière sèche d’herbe disponible par chèvre et par jour (mesuré au-dessus de 4 cm), les chèvres recevaient également 370 g MS de fourrage déshydraté (luzerne et maïs) après la traite du soir et 278 g MS de concentré deux fois par jour à chaque traite. Si les chèvres pâturant six et huit heures ont eu des productions laitières similaires (autour de 3 kg par jour), celles ne pâturant que quatre heures ont produit autour de 2,7 kg, soit 9 % de moins.
Même en restant 13 heures, plus des deux tiers du temps à pâturer
Dans un second essai en mai, de trois semaines également, ces 36 chèvres disposaient soit de 1,6 kg MS d’herbe disponible au pâturage (mesuré au-dessus de 4 cm), soit de 2,3 kg, soit de 3 kg. En plus de leurs 13 heures de pâturage quotidien (9 heures entre les deux traites et 4 heures après la traite du soir), chaque chèvre recevait aussi 278 g MS de concentré deux fois par jour à chaque traite. Celles disposant de 2,3 ou 3 kg d’herbe ont produit une quantité similaire de lait. Avec seulement 1,6 kg MS d’herbe par jour, la production était plus faible d’environ 500 grammes de lait par jour.
« Dans les deux essais, les chèvres ont maintenu une intense activité de pâturage », observe Rémy Delagarde de l’Inra. L’utilisation du collier Lifecorder pour évaluer la durée d’ingestion des chèvres a permis de montrer que, en fonction du temps d’accès aux prairies, les chèvres pâturaient de 66 à 99 % du temps.