Diversité, relief et recouvrement font la valeur d’un parcours
La valeur d’un parcours est conditionnée par le comportement alimentaire et les préférences des chèvres. Savoir l’apprécier permet de nourrir les animaux sans épuiser la ressource.
La valeur d’un parcours est conditionnée par le comportement alimentaire et les préférences des chèvres. Savoir l’apprécier permet de nourrir les animaux sans épuiser la ressource.
La chèvre a la capacité d’augmenter sa consommation si la végétation ligneuse est attractive. Pour la motiver, la diversité sous toutes ses formes est un atout : diversité d’espèces, de strates, de taille de bouchées, de reliefs et formations arbustives… Si de nombreuses espèces arbustives peuvent entrer dans la ration quotidienne, tous les arbustes ne se valent pas. Leur appétence et résistance au pâturage peuvent varier assez fortement. L’appétence relative entre espèces ligneuses et herbacées va orienter le comportement alimentaire. Ainsi, dans un parcours embroussaillé, les chèvres ne seront motivées par l’herbe que lorsque celle-ci est très appétente, au printemps, ou lorsque les buissons sont très peu attractifs, l’hiver. Le niveau de ressource dépend ensuite de la vigueur de la pousse arbustive, fonction du type de sol. Un sol superficiel et calcaire n’assurera qu’une ressource faible à moyenne tandis qu’un sol plus profond assurera un meilleur potentiel.
Les chèvres préfèrent pâturer entre 0,5 et 1,5 mètre de hauteur
Les structures de végétation les plus favorables pour les chèvres sont les peuplements arbustifs de 40 à 80 % de recouvrement et de 0,5 à 1,5 mètre de hauteur. Le pâturage au sol et, encore plus, le comportement de la chèvre dressée sur ces pattes sont minoritaires. S’il devient plus fréquent, ce dernier peut révéler un épuisement de strates de végétation ligneuse plus accessibles. Les milieux les plus favorables à l’alimentation des chèvres sont donc les landes pénétrables, les sous-bois embroussaillés, les taillis clairs en bosquets offrant une importante longueur de lisières. La forme du relief ou de la formation végétale joue aussi sur le caractère attractif d’un secteur. Le troupeau de chèvres adore suivre un linéaire ligneux : haie, bord de chemin, de ligne électrique, le long desquels il peut facilement se déplacer dans des conditions rassurantes. Il préfère également les reliefs plus attractifs tels que plateaux, sommets, replats, fonds de vallons, plutôt que des pleins versants un peu pentus.
Trois classes de parcours caprins
La structure des strates ligneuses, la vigueur de la pousse arbustive et la diversité spécifique permettent de classer de façon simple et facilement identifiable sur le terrain les parcours ligneux en trois catégories selon le niveau de ressource qu’ils sont susceptibles d’apporter aux caprins, dans des conditions assurant le renouvellement de la ressource.
Les parcours de classe 1 (qualité médiocre) sont essentiellement composés de pelouses embroussaillées et de landes claires, de garrigues et de maquis dominés par une espèce peu appétente, ou encore des sous-bois fermés dont les branches basses offrent une faible ressource. Un relief attractif peut cependant compenser une végétation peu fournie et assurer un niveau de prélèvement important et à l’inverse, une végétation intéressante pourra ne fournir qu’une ressource limitée si le relief est défavorable.
Les parcours de classe 2 (moyens) sont constitués de landes largement ouvertes et pénétrables, de bois ouverts et de clairières. Une bonne structure de végétation mais à faible dynamique ligneuse ou une couverture clairsemée mais en ligneux vigoureux pourront entrer dans cette catégorie.
Dans les parcours de classe 3 (bons à très bons) enfin, on retrouve des landes et des bois clairs à recouvrement important, pénétrables, avec feuillages à portée de chèvre, sur sols profonds ou avec espèces aux rejets vigoureux.
Le saviez-vous ?
Si l’herbe a un cycle annuel et requiert un prélèvement complet pour assurer son bon renouvellement, l’effet du pâturage sur le feuillage et les rameaux des ligneux est cumulatif sur plusieurs années. Le pâturage doit donc rester partiel pour assurer le renouvellement de la ressource ligneuse. Au parc, il faut sortir les animaux lorsqu’ils ont consommé environ un tiers de la ressource ligneuse, quel que soit le prélèvement sur l’herbe ; et en gardiennage, il faut assurer un prélèvement toujours diffus dans l’espace.