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Luzernes : Désialis absent du marché jusqu'à la fin septembre minimum

Face à une moindre production de luzerne sur les deux premières coupes, le déshydrateur est dans l’attente des résultats des deux dernières coupes pour revenir au marché si les ressources disponibles le permettent.

La quatrième coupe s’annonce compliquée en termes de surfaces récoltées car la luzerne n’a pas repoussé après la troisième coupe, faute de pluies.
© Désialis

« Les premières et deuxièmes coupes de luzerne en 2020 sont en retrait de 18 % par rapport à la moyenne quinquennale », déclare Pierre Begoc, directeur général de Désialis. Le premier opérateur européen de produits déshydratés – luzerne, pulpe de betterave, drêche de blé – est confronté à « la troisième séquence de sécheresse estivale consécutive », selon le dirigeant.  « La ressource fraîche en luzerne, dont Désialis disposera pour la campagne 2020/2021, [est déjà] sévèrement amputée », indique un communiqué en date du 26 août. Au vu de ces premiers résultats de récolte, Désialis a donc décidé de « suspendre les ventes de luzernes, sous la forme dite de pellets standards, au moins jusqu’à la fin du mois de septembre », poursuit le document. Et Pierre Begoc de préciser : « Nous allons procéder à un bilan de récolte, fin septembre-début octobre, pour décider d’un éventuel retour contrôlé sur le marché des pellets standards ».

Une quatrième coupe sur la sellette

Alors que la troisième coupe est à 80 % engrangée, en ce début septembre, avec des rendements toujours en deça de la moyenne quinquennale, « la quatrième coupe s’annonce compliquée en termes de surfaces récoltées car la luzerne n’a pas repoussé après la troisième coupe » et qu’il n’y a « pas de pluie sur les radars », affirme Pierre Begoc. « Un arbitrage devra être fait pour savoir si l’on coupe ou non. » Autrement-dit pour estimer si les rendements seront suffisants pour couvrir a minima les frais de récolte et de déshydratation de la luzerne.

En 2019, la situation était différente car ce sont les troisième et quatrième coupes qui avaient été mauvaises, contrairement aux première et deuxième coupes qui s’était avérées bonnes. « Cette campagne 2020/2021 est d’autant plus compliquée » à gérer d’un point de vue de la commercialisation, étant donné que ce sont les deux premières coupes qui ont été mauvaises.

Des stocks non reconstitués

La mise sur le marché est également rendue difficile par la non-reconstitution en 2019 des stocks de pellets standards de luzerne, qui ont été entamés en 2018. Et ce, même si la récolte de luzerne l’an dernier a été meilleure qu’en 2018.

« Il faudra faire avec ce net repli de la production et ces réserves limitées, jusqu’à la soudure fin avril 2021 [date de la première coupe pour le prochain exercice commercial], afin d’assurer l’approvisionnement de nos clients », déclare Pierre Begoc.

« La prudence est de mise. Nous restons humbles face à Mère Nature », déclare Pierre Begoc, directeur général de Désialis.

Une commercialisation perturbée

« Les contrats signés jusqu’ici en pellets standards de luzerne – qui représentent 90 % du volume commercialisé l’an dernier - seront honorés », tient à rassurer Pierre Begoc. « Mais nous ne nous engageons pas, pour l’instant, sur les compléments à venir qui dépendront aussi des ressources fourragères engrangées à l’automne par les éleveurs, notamment du maïs ensilage. L’ajustement des dernières positions de nos clients sera effectué en opérant une gestion très précise de nos stocks. »

Cependant, Désialis a été contraint, pour mener à bien sa campagne de commercialisation de pellets standards de luzerne, de délaisser le grand export pour se focaliser sur le marché français et sa clientèle du Benelux, d’Allemagne et de Suisse. « S’il existe toujours, l’export maritime est fortement pénalisé. C’est la variable la plus sollicitée pour gérer cette moindre ressource. Nous privilégions les destinations de proximité, même si nous faisons de notre mieux pour honorer la demande des pays tiers », tempère Pierre Begoc.

A noter que la clientèle du Moyen-Orient, qui achète de la luzerne en balle, sera préservée car elle s’est positionnée très tôt aux achats.

Quid des disponibilités en pulpe de betterave déshydratée ?

« Nous sommes incapables de nous projeter sur la récolte de betterave à venir. Les cultures sont en souffrance, cela ne fait aucun doute. Il faut donc rester humble. Nous aurons des éléments tangibles fin septembre voire début octobre quand les récoltes auront commencé », affirme Pierre Begoc, directeur général de Désialis. Concernant la pulpe de betterave, « les volumes vont baisser par rapport à l’an dernier, c’est sûr. Avec nos actionnaires, nous sommes très prudents. C’est pourquoi nous nous sommes retirés du marché. » Le premier opérateur européen de produits déshydratés « attend d’avoir davantage de visibilité sur la récolte à venir, et par là même sur le rendement en pulpe, pour se positionner sur des compléments possibles ».

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