Des chèvres françaises pas trop consanguines
Les races de chèvre françaises sont globalement peu consanguines, mais ce critère reste à surveiller pour prévenir l’apparition de tares, surtout dans les races à petits effectifs.
Depuis 2015, l’Institut de l’élevage publie un bilan annuel des indicateurs de variabilité génétique. Ce rapport Varume est construit à partir des données de généalogie d’une dizaine de races caprines. La consanguinité moyenne varie entre 1,7 % (en chèvre des Pyrénées, mais à pondérer par une généalogie mal connue) et 9,6 % (en chèvre de Lorraine). Il est de 3 % en alpine et de 3,4 % en saanen. À titre de comparaison, les races bovines prim’Holstein, montbéliarde ou normande sont autour de 6 % de consanguinité et les charolaises et limousines autour de 1 %. « Même si les races alpine et saanen sont des races très sélectionnées, la situation reste bonne avec moins de 4 % de consanguinité », explique Stéphanie Minéry de l’Institut de l’élevage. « Dans les races à petits effectifs, la consanguinité peut être plus importante, car la population s’est créée à partir d’un petit noyau d’animaux. » C’est par exemple le cas en chèvre de Lorraine où quatre ancêtres seulement expliquent la moitié des gènes de la population des femelles analysées dans le bilan. En alpine, ce sont seize animaux à l’origine de la moitié des gènes. La consanguinité augmente la probabilité de voir apparaître des anomalies ou des tares génétiques. « Ces données appellent à continuer à gérer correctement le schéma pour contenir la consanguinité. C’est globalement le cas en caprin, mais il reste important de connaître les généalogies et, pour cela, de noter les paternités. »