Des chevreaux en petite forme à leur arrivée à l’engraissement
Une enquête conduite par l’Omacap (observatoire des maladies caprines) dans deux ateliers d’engraissement offre un premier état des lieux sur la santé des chevreaux et les leviers d’action possibles. Les chevreaux arrivent dans les ateliers d’engraissement à moins d’une semaine, quand le cordon ombilical est sec, avec des microbismes provenant de divers élevages. Ils sont rassemblés par lots d’une centaine de chevreaux pour être engraissés et abattus environ un mois après à un poids d’environ 10 kilos.
Traitements antibiotiques nécessaires mais heureusement peu de résistances
Sur les 175 chevreaux observés lors de l’enquête, 20 % présentaient de la diarrhée, mais d’autres pathologies étaient également constatées (arthrite, conjonctivite, pneumonie…). En plus, près des deux tiers des chevreaux n’avaient pas reçu une quantité suffisante d’anticorps maternels via le colostrum. Avec la multiplicité des origines et la durée des transports, le traitement antibiotique de tout le lot est très souvent préconisé quand un animal est malade, notamment pour limiter l’impact des diarrhées colibacillaires. Heureusement, parmi les 100 chevreaux prélevés dans l’étude, provenant de 20 élevages différents, un seul était porteur de colibacilles fécaux multi-résistants aux antibiotiques. « Cette situation est nettement plus favorable que celle des veaux de boucherie où 30 % des animaux ont une flore sous-dominante avec des bactéries résistantes aux antibiotiques » apprécie Nicolas Erarhdt de l’Omacap à Niort.
Cependant, les efforts pour limiter l’usage des antibiotiques pourraient être renforcés avec, par exemple, une meilleure prise de colostrum à la naissance. À l’instar de celle des veaux de boucherie, la filière d’engraissement des chevreaux s’engage aussi dans la construction d’une charte de bonnes pratiques vis-à-vis des traitements.