Courants parasites : le GPSE ouvre le dialogue au Space 2024
Pour la première fois, le groupe permanent pour la sécurité électrique (GPSE) dans les élevages agricoles a tenu une réunion publique. Mardi 17 septembre, au Space 2024 à Rennes, ses représentants ont exposé des axes de travail à des éleveurs marqués par un sentiment d’abandon.
Pour la première fois, le groupe permanent pour la sécurité électrique (GPSE) dans les élevages agricoles a tenu une réunion publique. Mardi 17 septembre, au Space 2024 à Rennes, ses représentants ont exposé des axes de travail à des éleveurs marqués par un sentiment d’abandon.
Pour sa première édition, la réunion publique organisée par le groupe permanent pour la sécurité électrique (GPSE), engagé dans l’analyse des courants parasites et financé par les fournisseurs d’électricité, a fait le plein d’auditoire, mardi 17 septembre 2024, au Space à Rennes. Certaines personnes ont même dû faire machine arrière faute de place. Le GPSE réunit les chambres d’agriculture, la confédération nationale de l’élevage, réseau de transport d’électricité (RTE), Enedis, Consuel, France Energie éolienne, le syndicat des énergies renouvelables, les minsitères de l’Agriculture et de la Transition écologique.
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Témoignages de chutes de production laitière, montées en cellules et vaches malades
Dans la salle, des éleveurs racontent des chutes de production laitière, des montées en cellules, des vaches malades et autres effets délétères aux graves conséquences, qu’ils attribuent à des courants parasites, apparus, selon eux, à la suite d’installations de lignes haute tension ou encore de parcs éoliens.
Certains ont mis la clef de leur exploitation sous la porte, d’autres cherchent des explications et des solutions notamment au travers des protocoles GPSE. Mais tous laissent transpirer un même sentiment de détresse, d’épuisement et dénoncent les dysfonctionnements du système. A la fois sur la forme – ils pointent du doigt des experts « incompétents » - que sur le fond, avec des études financées par des fournisseurs d’énergie.
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Un travail de recherche sur les courants parasites piloté par l'Inrae lancé en 2023
« Je suis conscient de la limite du GPSE, étant donné que son financement vient des partenaires d’énergie. Malheureusement, c’est le seul. Il est important de s’écouter », plaide Daniel Roguet, président du GPSE. Et de citer une enquête de terrain, menée par le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) et commandée par le ministère de l’Agriculture, à laquelle « 1 000 agriculteurs ont répondu ».
Le problème ne peut plus rester confidentiel
« Le problème ne peut rester confidentiel. Notre souci aujourd’hui est de construire. Nous avons engagé, depuis l’année dernière, un travail de recherche piloté par l’Inrae », annonce Daniel Roguet. Le groupe de travail réunit le GPSE, Idele, le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), l’Anses, le centre national de référence pour le bien-être animal, le Vivéa, RTE, les chambres d’agriculture, le CGAAER et les universités de Limoges, Avignon et La Réunion.
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Des projets financés par l'Ademe actés par le GPSE
David Pereira, directeur délégué à mi-temps du GPSE, présente les projets actés par le consortium. Le projet AgroE2, démarré en 2024 pour trois ans et financé par l’Ademe, a pour objectif d’évaluer l’impact d’éoliennes implantées à proximité d’exploitations agricoles.
Le projet Siceclair, lancé en mars 2024, lui aussi financé par l’Ademe et pour trois ans, aborde les notions de controverse et de communication. Il rappelle ensuite qu’un autre projet, financé par la CNE et le Cniel, a pour but d’objectiver depuis 2022 l’exposition des animaux aux courants et d’unifier les méthodes d’intervention en élevage.
Enfin, il remémore que le BGRM travaille sur des capteurs et un protocole de mesures des courants induits dans les sols et sous-sols. Le président et le directeur délégué insistent tous les deux sur l’importance de « comprendre et solutionner », mais aussi « d’écouter les doléances. Nous organiserons d’autres réunions publiques. Nous ne voulons pas laisser tomber les éleveurs ».
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