Dossier changement climatique : quelles conduites d’élevage caprin demain ?
Ces dernières années ont été marquées par des aléas climatiques de grande ampleur. Le manque d’eau se fait férocement ressentir sur les cultures, les prairies et le pâturage. Hommes et animaux sont aussi mis à rude épreuve, et l’adaptation des pratiques est nécessaire face aux pics de chaleur. Plusieurs projets de recherche sont en cours afin d’avoir des références et des pistes d’adaptation, que ce soit pour l’alimentation, le bâtiment, la reproduction ou encore en fromagerie. Collectivement, les acteurs de la production caprine se mobilisent pour faire face à ces bouleversements climatiques.
Ces dernières années ont été marquées par des aléas climatiques de grande ampleur. Le manque d’eau se fait férocement ressentir sur les cultures, les prairies et le pâturage. Hommes et animaux sont aussi mis à rude épreuve, et l’adaptation des pratiques est nécessaire face aux pics de chaleur. Plusieurs projets de recherche sont en cours afin d’avoir des références et des pistes d’adaptation, que ce soit pour l’alimentation, le bâtiment, la reproduction ou encore en fromagerie. Collectivement, les acteurs de la production caprine se mobilisent pour faire face à ces bouleversements climatiques.
Si des actions peuvent être menées en réaction à une canicule, l’adaptation des systèmes caprins à des épisodes de chaleurs fréquents est indispensable. Il ne s’agit pas uniquement d’assurer la production fourragère ou protéique. Le mode de distribution et la répartition fourrage-concentré dans les apports au quotidien sont à repenser en période estivale. L’aménagement des bâtiments sera aussi incontournable pour rendre les épisodes de chaleur, qui sont et seront plus longs et plus fréquents, vivables pour les éleveurs comme pour les animaux. La conduite même de l’élevage peut être revue, en fonction des objectifs et contraintes de chacun. Le travail en fromagerie est aussi perturbé lors des canicules. Tous ces changements demandent du temps et de la réflexion. Et le changement climatique n’est pas le seul défi que doit relever l’élevage caprin. Cependant, il va être affecté de façon significative.
+4 °C en moyenne en Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire d’ici à 2100
Entre le début et la fin du siècle, la température moyenne en Nouvelle-Aquitaine passera de 12-14 °C à 16-18 °C (scénario RCP 8.5 et modèle Aladin de Météo-France). L’augmentation de la température sera globale sur toute l’année, mais plus marquée en été. Les conditions estivales dans le Poitou seront d’ici à 2050 proches de celles observées à Agen et, à la fin du siècle, de celles de Marseille. Les précipitations seront en moyenne similaires, avec une variabilité interannuelle très forte (+/- 200 mm). Les hivers seront plus humides tandis que les déficits hydriques en été seront plus précoces, forts et longs.
En Ardèche, l’évolution des températures annuelles a été importante, +2 °C en quarante ans. La pousse de l’herbe est plus précoce, tous les stades sont avancés de 13 à 24 jours. Et d’ici à 2100, les projections estiment que le nombre de jours estivaux (>25 °C) va passer de 58 à 120. Les étés seront plus marqués et plus longs.
Le changement climatique perturbe déjà la production d’herbe dans nos régions. Comment alors s’adapter et anticiper avec une trésorerie fourragère variable d’une année à l’autre (+/-15 % de rendement), un pic de production d’herbe au printemps plus fort et plus précoce et des sécheresses estivales marquées ?
De nombreux projets de recherche en cours vont permettre de disposer de connaissances pour s’adapter au changement climatique, que ce soit pour la production fourragère, les bâtiments, la santé des animaux, la transformation fermière…
Solutions globales, adaptations locales
L’enjeu est de partager les résultats de ces projets et d’avoir des solutions adaptées localement. « Adaptation et atténuation sont à travailler de façon concomitante, rappelle Jérémie Jost, chargé de projet petits ruminants à l’Institut de l’élevage. Mais comment rendre opérationnels les projets de recherche chez les éleveurs, dans des contextes pédoclimatiques et des systèmes d’élevage très différents ? »
Le projet Cap Climat propose de mobiliser des groupes d’éleveurs locaux pour adapter, affiner et valider localement les solutions proposées par la recherche. Dans un premier temps, sept groupes d’éleveurs vont s’ajouter à ceux du réseau RedCap existant en Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire. Plusieurs thèmes seront abordés sur un cycle de trois ans, avec notamment la conduite des systèmes fourragers, des systèmes de culture, du troupeau, de la reproduction, des bâtiments, la gestion de l’eau, la transformation fermière. Un volet formation est également prévu afin que les futurs installés aient toutes les clés en main pour réagir.
Face au changement climatique, toutes les réponses ne sont pas disponibles, mais les questions se posent dès maintenant pour adapter la conduite de l’exploitation.
Mieux comprendre les changements climatiques avec Aclimel
L’Institut de l’élevage met à disposition des éleveurs un centre de ressources sur les aléas climatiques et le changement climatique. Aclimel (pour les aléas climatiques en élevage) recense et répertorie les informations et outils pour décrypter le climat et les enjeux de l’élevage face à ces changements. L’espace ne dispose pas de référencement par espèce mais plutôt par région. Les internautes peuvent notamment consulter les notes météorologiques et les analyses climatiques pour les prochains mois.
Côté web
Après un été caniculaire et de sécheresse, qui a lourdement perturbé les productions d’herbe (-30 % par rapport à la normale) et de maïs fourrage, l’Institut de l’élevage rassemble dans un dossier des recommandations et conseils sur la conduite des troupeaux et la gestion des prairies. Sécheresse – Canicules 2022 – Pistes d’adaptation pour l’alimentation des troupeaux, dossier à consulter sur idele.fr