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Cap’RSE, pour une filière caprine durable

Si la filière caprine s’était engagée dans un plan de filière en 2017 à la suite des états généraux de l’alimentation, elle se dote aujourd’hui d’une vraie démarche de responsabilité sociétale avec sept engagements et treize indicateurs définis collectivement. Elle a été présentée lors de l'Assemblée générale de l'Anicaple 20 juin dernier.

C’est avec émotion et sous des applaudissements nourris que Jacky Salingardes a conclu sa dernière assemblée générale de l’Anicap en tant que président le 20 juin dernier. Après une présentation des activités de l’interprofession, l’assemblée générale a mis la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au cœur des débats en présentant la démarche de responsabilité sociétale de la filière caprine, Cap’RSE. Avec la démarche Cap’RSE, pour une filière caprine durable, l’Anicap répond à 5 des 17 objectifs de développement durable (ODD) de l’accord de Paris.

Mesurer les engagements et les progrès

Le groupe de travail RSE de l’Anicap est composé de membres du conseil d’administration, des interprofessions régionales et d’experts RSE des entreprises laitières. La première étape de ce travail collectif a été de cartographier les parties prenantes de la filière. Puis une analyse de matérialité a permis de hiérarchiser les enjeux et déterminer lesquels sont importants pour les parties prenantes et la filière. À la suite de ce travail, 5 axes, 7 engagements et 13 indicateurs ont été définis, avec des objectifs à horizon 2025 et 2030. « Cap’RSE est la démarche RSE de toute la filière caprine, forte de ses 6 021 élevages, 13 200 équivalents temps plein, 9 248 chefs d’exploitation et coexploitants et 60 laiteries et fromageries de tailles diverses.

Producteurs, transformateurs, interprofessions régionales, tous doivent s’en emparer. Les indicateurs de pilotage sont importants pour mesurer le chemin parcouru et l’ensemble de ce travail a permis de mettre en place un plan d’action », a précisé Marilyne Le Pape, directrice de l’Anicap.

Le premier axe, responsabilité et gouvernance, met l’accent sur l’importance que chaque opérateur puisse bien vivre de son métier, avec des engagements sur une juste rémunération de l’ensemble des acteurs de la filière. Les indicateurs rattachés à cet axe sont la part des fermes en mesure de rémunérer leurs chefs d’exploitation à hauteur de deux Smic et le pourcentage d’entreprises laitières présentant une rentabilité (EBITDA/CA) supérieure à 4 % (PGC uniquement).

Attractivité des métiers et renouvellement

Le deuxième axe, communication et dialogue, vise à développer les relations partenariales et à communiquer en intégrant les objectifs de développement durable. Il compte quatre indicateurs : la part de fromages de chèvre dans la consommation de fromages des ménages français ; la quantité de fromages de chèvre achetée par les ménages et son évolution en France ; le taux de pénétration des fromages de chèvre dans les foyers français ; le baromètre d’image de la filière caprine.

Qualité du lait et des produits est le troisième axe de la démarche. L’objectif est de maintenir la haute qualité du lait et des produits au lait de chèvre et d’intégrer la durabilité dans les innovations dans toute la filière. Il comprend notamment un indicateur sur la part des livraisons de lait de chèvre au départ des exploitations contrôlée aux antibiotiques.

Relever les défis environnementaux

L’axe quatre porte sur l’attractivité des métiers de la filière, en élevage comme sur les sites de transformation, pour assurer le renouvellement des générations. Les indicateurs associés sont le nombre d’exploitations caprines, le volume de lait produit et collecté et leur évolution, l’évolution de la taille des troupeaux. Un volet de cet axe porte sur l’amélioration des conditions de travail avec la mise en place d’un baromètre auprès des éleveurs et salariés d’élevage et l’utilisation des données de l’enquête sociale de l'Association de la transformation laitière (Atla).

Enfin, le cinquième axe concerne la production et la transformation responsables. « Nous devons prendre en compte les défis environnementaux, du changement climatique, de la biodiversité, du bien-être animal… c’est ce à quoi nous nous engageons via notre feuille de route Cap’Climat », a souligné Marilyne Le Pape. Parmi les indicateurs liés à cet axe, il y a le nombre d’éleveurs ayant réalisé un diagnostic Cap2ER niveau 1 ou 2. La filière s’engage également à évaluer le bien-être du troupeau caprin et améliorer les pratiques si nécessaire.

La raison d’être de la filière caprine

La définition de la durabilité utilisée aujourd’hui est toujours celle définie en 1987 : « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs. » Les 17 objectifs de développement durable déterminés en 2015 lors des accords de Paris à la Cop21 définissent les thèmes et objectifs communs à tous. Le travail collectif de la démarche RSE a également abouti à la raison d’être de la filière caprine « contribuer à l’alimentation des citoyens en proposant des produits au lait de chèvre sains et de qualité, qui font partie intégrante du patrimoine gastronomique français, fabriqués selon un modèle durable, rémunérateur pour l’ensemble des acteurs de la filière et à l’écoute des attentes sociétales ».

Chiffres clés

6 021 élevages, 47 % fermiers, 48 % livreurs et 5 % mixtes.

13 200 ETP, dont 9 248 chefs d’exploitation et coexploitants.

60 laiteries et fromageries.

Nouveaux périmètres pour les interprofessions régionales

Historiquement, les interprofessions régionales (Criels) avaient été basées sur les bassins de collecte caprins. Le conseil d’administration de l’Anicap a souhaité rapprocher les périmètres géographiques des interprofessions avec ceux des régions administratives. Un travail de concertation a été conduit en 2022 et 2023. L’objectif est de simplifier les rapports avec les conseils régionaux dans la mise en œuvre des politiques régionales en faveur de la filière caprine. Ainsi, au 1er janvier 2025, les nouveaux périmètres géographiques des Criels seront l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine, le Centre-Val de Loire, l’Auvergne-Rhône-Alpes, et, associées dans un Criel unique, la Bretagne et les Pays de la Loire. Cette nouvelle organisation n’aura pas d'effets sur les collaborations actuelles entre bassins.

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