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Capgènes, la sélection proactive

Pandémie oblige, Capgènes a tenu sa première assemblée générale en visioconférence. La sélection caprine affiche un renouveau intéressant avec la génomique.

A la fin de l’année 2019, Capgènes comptait dans ses rangs 615 éleveurs et 168 299 chèvres suivies soit une progression respectivement de 1,6 et 3,5 % par rapport à l’an passé. Dans son rapport moral, François Perrin, le président de Capgènes, rappelle : « 2018 fut l’année des nouveaux outils avec la mise en place du suivi de fertilité, de la génomique, du bilan de connexion avec la filiation. En 2019, Capgènes a réussi à consolider et la sécuriser la chaîne d’indexation. » En effet, après la réforme du règlement zootechnique européen, l’organisme Geneval a été créé par Races de France et Allice et se charge désormais du calcul des indexations, tâche qui incombait auparavant à Inrae. La passation a été bien effectuée et de nouveaux index vont voir le jour.

Une génomique raisonnée économiquement

Par ailleurs, cela a été une année charnière pour l’organisme de sélection avec l’intégration de la génomique à tous les niveaux de la sélection. « La génomique remplacera à terme toutes les activités de testage, annonce François Perrin. Cependant, nous garderons nos meilleurs boucs pour deux saisons. » Le président reconnaît néanmoins qu’en gardant les boucs deux ans, le progrès génétique sera un peu moins rapide, mais cette pratique est nécessaire économiquement. Capgènes a par ailleurs réalisé Maximâle, une étude sur l’optimisation de la production de semence par les boucs. « Le chef de centre a pu prendre connaissance des conditions d’élevage et de dressage des boucs optimales pour que ceux-ci donnent le meilleur d’eux-mêmes », détaille le président de l’organisme de sélection caprine.

Après le scandale de la production de la PMSG à partir du sang de jument gravide, la filière caprine s’est intéressée aux pratiques pouvant la remplacer. « L’effet mâle fonctionne déjà très bien et nous permet de grouper les chaleurs, insiste François Perrin. Il y a aussi des recherches en cours sur des phéromones ou des compléments alimentaires qui nous permettraient de nous affranchir de la présence de boucs ». Pour lui, le sujet n’avance pas assez vite, mais les éleveurs ne sont pour autant pas démunis face à l’arrêt de commercialisation de l’hormone qui s’annonce sous peu.

Le lien entre efficacité alimentaire et génétique

Capgènes a également pris part au projet européen Smarter, qui cherche à améliorer la résilience des élevages caprins en Europe. L’organisme de sélection travaille sur le sujet bien précis de l’efficacité alimentaire et d’évaluer la part génétique ainsi que des marqueurs dans le génome de la chèvre. Douze élevages sont actuellement suivis et le projet court encore sur les trois prochaines années.

Capgènes étant un organisme de sélection reconnu par le ministère de l’Agriculture, il peut apporter son concours dans la constitution des dossiers à déposer pour les races caprines. L’organisme a notamment joué un rôle important dans la reconnaissance de la race Chèvre des Savoie et dans l’amélioration continue et de sauvegarde du patrimoine génétique des autres races locales à petits effectifs grâce notamment à cryoconservation de semence.

Pour l’avenir, les travaux ne manquent pas, mais l’année 2020 s’annonce en demi-teinte avec les conditions bien connues qui ont plombé la campagne d’insémination de printemps. « Nous n’avons pas encore les chiffres officiels, mais, sur avril, nous avons réalisé à peu près moitié moins d’IA que les autres années. Nous ne rattraperons pas facilement ce retard », s’inquiète François Perrin.

Chiffres clés

88 mâles en production de semence et 104 jeunes boucs génomiques
18 salariés
24 associés coopérateurs et 4 associés non-coopérateurs
615 éleveurs adhérents avec un cheptel de 168 299 chèvres
3 747 inséminations
281 314 paillettes prélevées par an (un éjaculat correspond en moyenne à 30 paillettes)
338 100 chèvres contrôlées pour la quantité et la qualité du lait

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