Un cahier des charges pour la « préparation sanitaire des broutards »
Afin de lutter contre l’antibiorésistance en limitant l’usage des antibiotiques en élevages, Interbev met à la disposition de la filière un nouveau cahier des charges pour la préparation sanitaire des broutards.
Afin de lutter contre l’antibiorésistance en limitant l’usage des antibiotiques en élevages, Interbev met à la disposition de la filière un nouveau cahier des charges pour la préparation sanitaire des broutards.
Inscrite dans le plan de filière élaboré fin 2017 lors des États généraux de l’alimentation, la lutte contre l’antibiorésistance fait partie de la stratégie mise en place par la section bovine d’Interbev pour accompagner la filière dans la mise en œuvre d’une préparation sanitaire des animaux maigres, qu’il s’agisse de broutards ou de laitonnes. « Un cahier des charges interprofessionnel a été bâti et validé le 15 décembre dernier », a expliqué Sixte Beaussant, en charge de la coordination de cette démarche pour l’interprofession à l’occasion d’un webinaire coorganisé avec le laboratoire Zoetis.
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Ce cahier des charges définit un socle commun volontaire et s’inscrit dans la stratégie préventive du plan gouvernemental Ecoantibio 2. Son élaboration a rassemblé toutes les parties prenantes : les syndicats d’éleveurs, Elvea, la Coopération agricole, la FFCB et la FMBV. « Il offre aux opérateurs de la filière bovine qui choisissent de s’y engager un cadre interprofessionnel garantissant un niveau supérieur de préparation sanitaire et contribue ainsi à l’amélioration continue de la qualité des broutards français », souligne Interbev. Ce cahier des charges apporte plusieurs garanties, notamment que le broutard préparé est valablement vacciné contre les principaux agents infectieux rencontrés en engraissement à savoir le virus respiratoire syncytial bovin (VRSB), le virus para-influenza de type 3 (Pi3) et la bactérie Mannheimia haemolytica afin de prévenir les risques sanitaires et réduire par ce biais le recours aux antibiotiques. Deux schémas de vaccination sont possibles (voir schéma). Dans les deux cas, la couverture vaccinale est garantie depuis la sortie de l’élevage et durant au moins quatre semaines.
Paiement du coût de préparation
Ce cahier des charges repose sur un porteur de démarche (organisation de producteurs, négociant, marché) qui organise la commercialisation de ces animaux maigres en France ou hors de nos frontières. « Il sera soumis chaque année à un contrôle externe par un organisme certificateur mandaté par Interbev », précise Sixte Beaussant.
Pour le naisseur, le cahier des charges impose un cadre technique strict. Il devra fournir au porteur de démarche auprès duquel il est engagé, les informations nécessaires à l’établissement d’une attestation de conformité comportant la liste des animaux vaccinés. Cette attestation, signée par le porteur de démarche, accompagnera les bovins afin d’assurer leur traçabilité et justifier de leur bonne préparation. De son côté, l’engraisseur doit s’engager sur une commande de bovins préparés auprès du porteur de démarche et sur le paiement du coût de préparation qui aura été défini au moment de la commande.
Le coût indicatif de cette préparation est actuellement de 25 euros par tête et sera remis à jour chaque année. D’après le cahier des charges interprofessionnel, il est convenu que le coût de préparation facturé au premier acheteur soit présenté sur une ligne de facturation spécifique, dont la présence pourra être contrôlée par un organisme tiers. Il est convenu que ce coût de préparation comprenne le prix de deux injections vaccinales, le temps consacré à leur administration (regroupement des animaux, contention, injections…), celui consacré à la visite annuelle de contrôle interne ainsi que les coûts administratifs liés à l’établissement et au regroupement des éléments de traçabilité (tenue à jour du cahier sanitaire d’élevage, conservation des ordonnances et factures de vaccins…). Des fiches de bonnes pratiques à destination des naisseurs et des engraisseurs ont été élaborées.
Les éleveurs naisseurs souhaitant rejoindre la démarche doivent donc contacter leur acheteur habituel pour savoir s’il est déjà engagé dans la démarche d’Interbev en tant que porteur. Et si c’est le cas et si cette démarche les intéresse, ils peuvent s’engager auprès de ce dernier (directement ou via une structure relais choisie par le porteur de démarche).
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