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Un Aubrac homozygote sans cornes à l’IA

Dès cet hiver, il sera possible d’utiliser en Aubrac des paillettes d'Otto qui permettront de faire naître 100 % d’animaux génétiquement sans cornes. Une première pour cette race.

Premier taureau Aubrac d’IA homozygote sans cornes, Otto est par son père, un petit-fils de Roussel IA et de Bayon II IA par sa mère.  © Auriva
Premier taureau Aubrac d’IA homozygote sans cornes, Otto est par son père, un petit-fils de Roussel IA et de Bayon II IA par sa mère.
© Auriva

Le catalogue Aubrac de l’entreprise de sélection Auriva propose pour cet hiver un premier taureau homozygote sans cornes à tous les éleveurs qui souhaitent introduire ce gène dans leur cheptel. En France, la sélection sur la génétique Aubrac sans cornes a été initiée par cette entreprise en partenariat avec l’OS Aubrac à compter de 2014. Au départ, il y a eu pour cela l’importation de six génisses de différentes lignées achetées dans l’élevage Baumer en Allemagne. Lequel travaillait sur l’introgression de ce gène dans son cheptel depuis déjà plusieurs années. Pour cela, cet élevage a travaillé par croisement d’absorption à partir de Galloway et Shorthorn sur lesquels ont été utilisés des reproducteurs Aubrac de bon niveau qui à l’origine provenaient évidemment de France.

Accélérer la sélection

Pour ces six génisses importées, le pourcentage de sang Aubrac oscillait entre 91 et 97 %. Elles ont été utilisées pour différentes collectes d’embryons à la station Auriva de Denguin dans les Pyrénées-Atlantiques. Les taureaux utilisés ont alors été des taureaux français de bonne souche. « Les embryons étaient ensuite génotypés et seuls ceux porteurs du gène sans cornes étaient réimplantés sur des receveuses. On a ainsi pu accélérer la sélection. Les femelles sans cornes les plus intéressantes sont à leur tour devenues des donneuses. Quelques mâles hétérozygotes pour ce même caractère ont eux aussi été prélevés pour faire du rétrocroisement avec pour objectif de faire naître des homozygotes », précise Ludovic Izard en charge du suivi de ce programme pour Auriva. Et de préciser que le choix des taureaux utilisés pour ces différents accouplements a été réalisé en concertation entre Auriva et l’OS Aubrac.
Dès la mise en place de ce programme, il avait également été convenu avec l’élevage Baumer de procéder à des échanges de génétique. Le père et la mère de Otto, le taureau homozygote sans cornes dont les paillettes seront disponibles cet hiver est né en Allemagne, mais est issu d’un père et d’une mère nés en France. Eux-mêmes sont des produits du programme Auriva, donc issus de transplantation embryonnaire puis réexportés en Allemagne. Otto est en huitième génération de croisement d’absorption par la voie paternelle et en septième par la voie maternelle. Il a été importé d’Allemagne après son sevrage et n’est pas passé par la station d’évaluation de la Borie dans l’Aveyron où sont classiquement évalués sur performances propres les jeunes taureaux Aubrac diffusés par IA. Son gros atout est bien entendu d’être homozygote sans cornes, mais sa morphologie est également très correcte et il a dans ses origines plusieurs des bonnes souches de la race. Accouplé à des vaches cornues, ses produits seront eux aussi sans cornes mais hétérozygotes pour ce caractère. Donc s’ils sont à leur tour accouplés à des animaux cornus, leur descendance aura seulement une chance sur deux de ne pas avoir de cornes.

Diffusé uniquement en semences sexées

« Otto sera diffusé exclusivement en semences sexées femelles. L’IA avec ce taureau sera facturé 49 euros pour les principales coopératives concernées par la race Aubrac (Coopelso, CEPV, Lozère-Gévaudan, XR-Repro, Elva Novia). L’objectif de l’OS Aubrac était dès le départ de proposer un taureau homozygote afin d’être en mesure de faire naître rapidement des animaux sans cornes dans les élevages souhaitant élargir leurs objectifs de sélection à ce caractère. » Mais dans la mesure où le sexage de la semence est fiable à seulement 90 %, selon les lois de la statistique 10 % de ses produits seront des mâles.

La préconisation faite aux éleveurs est d’utiliser Otto sur des femelles de bon niveau et partir ainsi dès le départ sur de bonnes bases. « De notre côté, nous poursuivons le travail sur le sans cornes afin d’élargir dans les années à venir la gamme des taureaux disponibles, précise Ludovic Izard. D’après les discussions que nous avons eues avec des éleveurs au Sommet de l’élevage, certains sont très intéressés et d’autres ne le sont pas du tout ! Notre objectif est simplement de répondre à une demande. » Il est ensuite difficile de s’avancer sur les sorties à venir pour d’autres taureaux possédant cette caractéristique. Ils devront toutefois présenter de solides garanties en termes de morphologies et origines. Leur intérêt ne doit pas être la seule absence de cornes !

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