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Trente ans de sélection pour l’Union charolais croissance

Taureaux de monte naturelle. Avec 240 mâles charolais évalués chaque année sur trois sites, l’Union charolais croissance associe créateurs et utilisateurs de progrès génétique.

Les stations ont un objectif fixé sur la croissance, sur l’aptitude au vêlage et à l’allaitement ainsi que sur la facilité de naissance.
Les stations ont un objectif fixé sur la croissance, sur l’aptitude au vêlage et à l’allaitement ainsi que sur la facilité de naissance.
© S. Bourgeois

L’Union Charolais Croissance a été créée en 1984 pour diffuser les acquis de la voie IA auprès des éleveurs utilisateurs de taureaux de monte naturelle. Trente ans plus tard, le progrès génétique est appréciable (voir graphique). Les objectifs de sélection sont prioritairement centrés sur les critères qui ont un impact fort sur la rentabilité de l’élevage, à savoir la croissance et les qualités maternelles (aptitude au vêlage, aptitude à l’allaitement, facilité de naissance). Depuis quelques années, l’orientation est prise vers un profil plus équilibré, avec davantage de viande. « Ceci a pu être obtenu sans détériorer le niveau en qualités maternelles, constate Audrey Camus, animatrice du programme Charolais Croissance. Nous sommes de plus en plus vigilants sur la variabilité génétique. »


Trois stations d’évaluation qui organisent des ventes aux enchères


Cette union de coopératives d’insémination et de groupements de producteurs rassemble une quinzaine de partenaires dans le grand quart Nord-Est de la France. Elle exploite trois stations d’évaluation (Migennes dans l’Yonne, Créancey en Côte-d’Or et Chalain-le-Comtal dans la Loire) qui organisent chaque année cinq à six ventes aux enchères à la palette de reproducteurs prêts à la monte, entre janvier et février. Au travers du programme Charolais Croissance,
1800 vaches sont accouplées chaque année avec sept pères à taureaux qui sont mis à disposition par Gènes Diffusion, entreprise de sélection adhérente à l’UCC. En contrepartie, Gènes Diffusion bénéficie d’un droit de préemption sur les mâles issus de ces stations d’évaluation. De deux à six taureaux sont ainsi achetés chaque année par l’entreprise de sélection.
Parmi les pères à taureaux employés pour les accouplements raisonnés, se trouvent systématiquement des taureaux en testage. Ceci permet de réduire l’intervalle de génération et ainsi d’accentuer le progrès génétique. Depuis huit ans, un ou deux taureau (x) sans cornes font aussi partie des sept pères à taureaux. « Depuis l’an dernier, nous avons pu ouvrir un peu les origines des taureaux sans cornes par le choix de pères à taureaux qui apportaient de la variabilité génétique, mais aussi par un recrutement de taureaux porteurs du gène sans cornes transmis par la voie maternelle, explique Audrey Camus. Nous proposons à la vente des taureaux sans cornes dont les qualités de morphologie sont équivalentes à celles des autres lignées. »

Un taux de vente en sortie de station très satisfaisant


Le tri à l’entrée en station est assez sévère. Ce sont en effet environ 35 % des mâles nés d’un accouplement raisonné qui sont recrutés. Parallèlement, le taux de vente en sortie de station est très satisfaisant avec plus de 95 % d’animaux vendus pour la reproduction. L’an dernier, les prix se sont maintenus par rapport aux années précédentes, avec un prix moyen tournant autour de 3000 euros. « Tous les ans, de nouveaux acheteurs découvrent les ventes de nos stations. Par contre, il est plus difficile d’élargir notre base de naisseurs, sauf cas particulier d’une extension géographique de notre zone », observe Audrey Camus. Pour participer au programme, l’éleveur doit en effet être adhérent au herd-book Charolais, à Bovins Croissance, à une CIA et à un groupement de producteurs. « D’autre part, la baisse des subventions de FranceAgriMer nous demande d’être encore plus rigoureux et vigilants pour assurer l’équilibre financier de notre structure… mais il faut bien s’adapter. »
Le démarrage de la génomique ne bouleverse pas le fonctionnement de l’UCC. « Nous aurons toujours de très bonnes raisons de faire des accouplements raisonnés, et il y aura toujours une demande pour des taureaux de monte naturelle prêts à saillir », explique Audrey Camus. Il faudra donc toujours élever les mâles jusqu’à l’âge de 15-16 mois et peut-être en profiter pour les tester.
La génomique modifiera dans les prochaines années le travail de procréation et de tri des animaux en amont de l’entrée en station, ainsi que le protocole d’évaluation. « Mais les ventes de nos stations, qui ont l’avantage de permettre aux acheteurs de voir près de 200 veaux provenant de 130 élevages différents procréés, sélectionnés et conduits de façon similaire, gardent leur pertinence. »


www.charolaiscroissance.fr

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