Transport d'animaux vivants : un bovin sur deux est à moins d'une heure et demie de route de l'abattoir
D’après une étude d’Agreste concernant le transport d'animaux vivants, en moyenne en 2022, ce sont deux heures de route qui séparent le bovin de l’abattoir en supposant que tous les trajets soient réalisés en direct. Les temps de transport les plus courts sont observés en Bretagne, et les plus élevés dans le Nord-Est.
D’après une étude d’Agreste concernant le transport d'animaux vivants, en moyenne en 2022, ce sont deux heures de route qui séparent le bovin de l’abattoir en supposant que tous les trajets soient réalisés en direct. Les temps de transport les plus courts sont observés en Bretagne, et les plus élevés dans le Nord-Est.
En 2022, un bovin sur deux est situé à moins d’une heure et demie de route de l’abattoir selon une étude publiée par Agreste en juin 2023. « Les trajets de moins d’une demi-heure concernent 10 % des effectifs. Une même proportion a fait un trajet de plus de quatre heures pour rejoindre l’abattoir. » Finalement, le temps moyen de transport à l’échelle nationale s’établit à 1h59.
Pour approcher ce temps de transport, le service de statistiques du ministère de l’Agriculture a considéré les bovins de tout âge et de toutes races élevés et abattus en France métropolitaine (hors flux frontaliers), et s’est basé sur la distance entre la commune de l’élevage et la commune de l’abattoir à partir des données de la BDNI. Le temps de transport estimé correspond au trajet routier d’une seule traite et sans arrêt entre le centre des deux communes - faute d’accéder à plus d’information sur l’organisation des tournées de ramassage et approchant ainsi une notion de "distance temps" - calculé par le moteur de recherche open source OSRM.
Agreste a mis en évidence des disparités entre territoires pour le temps de transport de bovins vivants ainsi approché. C’est l’Ille-et-Vilaine qui est la mieux desservie avec un temps de transport moyen estimé à 1h15 et à l’échelle de la région, la Bretagne arrive en tête avec 1h26. Les autres régions les plus denses en élevage bovin (Pays-de-la-Loire, Normandie, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie) ont des temps moyens de transport un peu plus courts que la moyenne nationale.
Les temps de trajet les plus élevés sont observés dans le Nord-Est. Dans l’Aisne, les bovins parcourent en moyenne 3h09 pour rejoindre un abattoir. Les Pyrénées-Atlantiques sont aussi en situation particulière avec un temps de transport plutôt long alors que la densité en élevage bovin y est assez importante.
15 minutes de plus en moyenne pour le transport des veaux laitiers
Au sein des élevages, il y a peu de disparités entre les différentes catégories de bovins (en moyenne 1h53 pour les mâles de boucherie de race allaitante et 2h03 pour les vaches de race allaitante). Seuls les veaux laitiers se distinguent. « Les veaux laitiers sont en moyenne plus éloignés des abattoirs, nombre d’entre eux étant abattus dans des établissements spécialisés », note Agreste. Leur temps de transport moyen est environ 15 minutes plus long que celui des autres catégories de bovins
14 minutes de route de plus qu’en 2005 en moyenne
Agreste a calculé que le temps de trajet moyen séparant les bovins de l’abattoir a, en moyenne à l’échelle nationale, progressé régulièrement entre 2005 et 2019, d’une minute par an. Il a depuis tendance à se stabiliser. Ce sont ainsi en moyenne 14 minutes de route de plus qui séparent le bovin de l’abattoir par rapport à 2005.
« Au cours de cette période, les temps de trajet inférieurs à 1h concernent moins de bovins (31,6 % contre 38,3 %). A l’inverse, la part des trajets supérieurs à 2h30 augmente (21,3 % contre 25,2 %). Cette évolution est en partie due à la baisse , notamment à partir de 2010, du nombre d’abattoirs de bovins en France métropolitaine. »
Les trajets moyens se sont globalement rallongés de moins de dix minutes dans les zones d’élevage de l’Ouest et Nord-Ouest entre 2005 et 2022 (avec des disparités ici aussi : en Vendée, c’est 33 minutes de plus, et en Mayenne c’est 6 minutes de moins). En région Grand-Est, sur la période, les temps de trajet ont augmenté de 34 minutes. Ceux en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie ont augmenté de 19 minutes en moyenne.
Les départements les plus impactés par la hausse des temps de trajet entre 2005 et 2022 sont le Bas-Rhin, la Marne, les Hautes-Pyrénées, l’Ariège, l’Aude, le Tarn.