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Quatre facteurs expliquent les écarts de charges de mécanisation en élevage bovins viande

Le projet de recherche Mécalibre, conduit par la chambre d’agriculture et l’Union des Cuma des Pays de la Loire, a élaboré une nouvelle méthode d’analyse des charges de mécanisation.

Elevage bovin allaitant. Equipement pour l'alimentation des bovins. Mélangeuse compacte à deux vis verticales Kuhn. Machinisme agricole. Distribution de la ration.
© Kuhn

« Mécalibre est né du constat de l’explosion depuis 2019 des charges de mécanisation et de l’hétérogénéité sur ce poste au sein des groupes Inosys », explique Vincent Lambrecht, chargé de mission viande bovine à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. L’analyse des résultats des élevages Inosys, complétée par une enquête sur les raisons des choix de mécanisation, a permis d’établir des fiches de référence de mécanisation la plus ajustée. 

 

Lire aussi : Les charges de mécanisation sont devenues le premier poste de dépenses dans les élevages bovins viande

Elle a aussi révélé quatre points qui expliquent les écarts de charges de mécanisation. « Le premier point est le système d’élevage, selon notamment les stocks à récolter et à distribuer, indique Vincent Lambrecht. Un naisseur engraisseur, qui a des animaux en bâtiment, a plus de charges de mécanisation qu’un naisseur tout pâturant. » Le deuxième point concerne la surmécanisation possible. Le troisième fait référence à l’itinéraire technique, plus ou moins gourmand en mécanisation. Enfin, le quatrième point, appelé stratégie Mécalibre, englobe la politique d’investissement selon que l’éleveur investit seul, mutualise, en copropriété ou en Cuma, délègue, à une ETA ou à une Cuma, qu’il renouvelle souvent ou non son matériel et qu’il fait le choix du neuf ou de l’occasion.

34 % des coûts de mécanisation liés à l’investissement

Une méthode d’analyse des charges de mécanisation a été élaborée à partir de ces quatre facteurs. « Dans un même système, il peut y avoir de gros écarts, note Vincent Lambrecht. Les charges de mécanisation exprimées en euro pour 100 kgvv permettent de se positionner. » La surmécanisation éventuelle peut être analysée si on exprime les charges en cv/ha ou euro/ha. 

La performance de l’itinéraire technique est examinée par les litres de fuel/ha ou les heures de tracteur/ha. Quant à la politique d’investissement, elle peut être analysée en exprimant les charges de mécanisation en euro/UTH. « En moyenne, 34 % des charges de mécanisation sont liées à l’investissement. L’utilisation du matériel affecte aussi beaucoup le coût. Et la cohérence entre puissance disponible et besoin en puissance est essentielle. » 

Lire aussi : « En désintensifiant, nous avons réduit nos charges de mécanisation »

Une formation sur deux jours a été mise en place pour aider les éleveurs à se positionner sur ces quatre points par rapport aux références. « Elle associe huit à dix éleveurs qui peuvent ainsi échanger et réfléchir aux moyens de réduire leurs charges de mécanisation, précise le spécialiste. Ce temps d’échange doit donner à l’éleveur une vision à court terme (arrêter le labour, changer un outil…), moyen terme (stratégie de renouvellement, délégation ponctuelle…) et long terme (changement de système, délégation totale…). » 

La délégation plébiscitée mais peu appliquée

Selon l’enquête, 78 % des éleveurs voudraient déléguer. Pourtant, les données révèlent que seulement 5 % des heures sont confiées à un tiers. Les tâches à déléguer sont surtout l’entretien mécanique, les épandages et les préparations de sol. Le projet de recherche Mécalibre montre également qu’il y a davantage d’investissements sur la traction et l’élevage que sur les cultures et les récoltes.

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