Produire une viande bas carbone : un avantage également économique !
Le gouvernement a doté la France d’un objectif ambitieux, atteindre la neutralité carbone en 2050. L’agriculture, comme l’ensemble des secteurs à émissions diffuses (habitat, déchets…), devra donc participer à l’effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le gouvernement a doté la France d’un objectif ambitieux, atteindre la neutralité carbone en 2050. L’agriculture, comme l’ensemble des secteurs à émissions diffuses (habitat, déchets…), devra donc participer à l’effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Alors que la forêt amazonienne brûle, que nos gouvernements signent de plus en plus d’accords de libre-échange permettant l’arrivée massive de viandes peu vertueuses, que le secteur des transports explose, que notre société est de plus en plus consommatrice de biens, on peut se demander pourquoi réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’élevage ! Le premier argument est économique ! Car efficience environnementale (qualité air, eau, sol ; biodiversité ; moins d’émissions) rime avec efficience technico-économique ! Ensuite, « au même titre que les autres secteurs d’activité, l’élevage est concerné par la lutte contre le réchauffement climatique, auquel il est directement confronté », souligne Caroline Guinot d’Interbev. Le Giec est formel, les besoins en adaptation seront moindres si on reste à + 1,5 °C plutôt qu’à + 2 °C. Il faut donc réduire les émissions de GES et les compenser en stockant du carbone dans les sols et la biomasse. Et l’élevage et le secteur forestier sont les seuls à avoir une carte à jouer dans les deux cas.
À l’heure où les controverses et questionnements autour des GES dans l’agriculture sont nombreux, notamment depuis la publication du rapport de la FAO (Livestock long shadow) en 2006, il est important de se saisir du sujet. « L’interprofession avec l’Institut de l’élevage s’engagent depuis de nombreuses années à répondre aux nouveaux enjeux de durabilité, en essayant de mieux identifier GES, leviers de réduction des émissions et stockage carbone. Ce travail s’est concrétisé fin 2015 avec le lancement du programme de recherche de la filière viande bovine (Life Beef Carbon). Il est important pour l’éleveur de pouvoir faire le lien entre pratiques et impacts sur le changement climatique et de savoir en parler », ajoute Caroline Guinot. Dans un contexte d’urgence climatique (réchauffement, amenuisement des ressources), on n’a que le choix de produire plus et mieux avec moins.
Définition
On entend par neutralité carbone, l’atteinte de l’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et les absorptions anthropiques (forêt, prairies, sols agricoles, zones humides…) à l’échelle territoriale.