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Plusieurs options à étudier pour engraisser davantage de mâles bio

Dans le contexte de la nouvelle PAC, la vente en filière bio de mâles finis permet de diversifier les débouchés. Une des stratégies les plus favorables est la finition en veaux sous la mère.

Les mâles peuvent être valorisés en filière bio soit en bœufs, en « barons » ou 
en veaux sous la mère.
Les mâles peuvent être valorisés en filière bio soit en bœufs, en « barons » ou
en veaux sous la mère.
© S.Bourgeois

Environ 70 % des mâles issus de l’élevage allaitant bio ne sont pas commercialisés au sein de la filière. Une très grande partie sont vendus sans plus-value en broutards dans la filière conventionnelle, et d’autres partent petits veaux, vendus avec la vache maigre.
Pour la commission bio d’Interbev, Arvalis Institut du Végétal et l’Institut de l’élevage ont simulé sur des cas-types naisseurs la mise en place de l’engraissement des mâles, sous de nombreuses options et dans le contexte de la prochaine PAC. Le cahier des charges bio n’étant pas compatible avec la production de jeunes bovins, les mâles peuvent être valorisés, tout ou partie, en veau sous la mère, en baron bio (mâle non castré de 12 à 16 mois donnant une carcasse de 280 à 330 kg) ou en bœuf.
Les simulations ont été réalisées sur un cas-type naisseur-polyculteur de Basse-Normandie, en race Charolaise, disposant de 55 vaches et exploitant 111 hec- tares dont 18 de céréales vendues. « Dans le contexte actuel des prix relatifs de la viande et des céréales, les hypothèses les plus favorables sont celles qui maximisent la surface dédiée aux céréales vendues, lorsque les sols le permettent », commentent Matthieu Couffignal d’Arvalis Institut du Végétal et Christèle Pineau de l’Institut de l’élevage.


La simulation avec élevage de barons bio a peu d’effets sur l’EBE


Une des stratégies économiquement favorable est la valorisation des mâles et de quelques femelles en veaux sous la mère. « Cette hypothèse génère peu de charges supplémentaires et laisse de la place pour les cultures de vente. » L’EBE, de 55 000 euros à l’origine, est amélioré de 4 500 euros. L’impact sur le travail et la capacité de la filière à commercialiser ce type d’animaux sont cependant des aspects à bien appréhender. Selon ces simulations, la mise en place d’un lot d’une dizaine de bœufs se solde par une baisse significative de l’EBE. « Si les bœufs représentent toujours une opportunité pour valoriser des surfaces éloignées en exigeant peu de travail, leur rentabilité est devenue faible depuis la disparition des aides spécifiques à cette catégorie d’animaux. » La simulation avec élevage de « barons bio » a un effet quasi-neutre sur l’EBE, et se révèle donc intéressante si la valorisation de tous les mâles en veaux sous la mère n’est pas réalisable. Pour cette catégorie d’animaux, il s’agit de bien respecter le schéma de production pour que le produit réponde à la demande du marché.
Sur un cas-type naisseur spécialisé, installé sur 94 hectares de prairies avec 65 vaches, la finition de veaux sous la mère est aussi l’hypothèse la plus favorable. Elle permet d’accroitre de 3230 euros un EBE de départ de 36 600 euros. Mais les autres voies possibles de finition des mâles ne sont pas beaucoup moins intéressantes. La finition de bœufs et celle de barons permettent elles aussi de faire progresser l’efficacité économique du système. « Ce sont dans ce type de système plutôt les préférences de l’éleveur qui doivent orienter ses décisions », considèrent Matthieu Couffignal et Christèle Pineau.


Dans ces simulations, l’ICHN et la nouvelle prime pour les légumineuses fourragères n’ont pas été prises en compte à défaut d’une connaissance suffisante des modalités d’attribution.
Unebio a travaillé avec les partenaires de la recherche et de l’expérimentation sur les trois voies possibles pour les mâles finis en filière bio : le veau, le baron et le bœuf. En particulier, des fiches de conduite type sont présentées. Cette brochure de 80 pages est disponible sur le site (www.idele.fr).

Les futures aides PAC à la bio encore incertaines

Dans le cadre de la nouvelle PAC, les aides à la bio passent du 1er au 2e pilier. Elles seront obligatoirement ouvertes dans le cadre du PDRR (plan de développement rural régional), sans zonage au sein d’une région, avec comme condition le respect du cahier des charges de l’agriculture biologique. Il sera possible de cumuler les aides à la bio avec certaines MAEC (mesures environnementales et climatiques) à enjeux localisés, mais pas avec toutes les MAE systèmes (MAE qui concernent toute l’exploitation). Ces aides concerneront-elles la première année de conversion, la deuxième année ou les suivantes pour le maintien de l’agriculture biologique ? quel sera leur montant ? Il va falloir encore attendre pour en savoir plus. L’objectif est que tous les dispositifs d’attribution des aides soient validés fin 2014, mais ce n’est pas gagné. « Il faut quoi qu’il en soit s’attendre à l’échelle régionale à des priorisations et à des ciblages en fonction des disponibilités budgétaires », expliquait Yannick Carel d’Arvalis Institut du Végétal lors d’une conférence organisée au Sommet de l’élevage.

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