Les indicateurs, qui sont conçus à partir des données de généalogies, permettent de dresser un état des lieux pour l’ensemble de la population. Ils sont établis, pour le bilan 2022, à partir de la cohorte des femelles nées entre 2018 et 2021, et ayant deux parents connus. Ce bilan constitue un bon appui pour les organismes de sélection, qui peuvent ainsi suivre l’évolution des principaux critères de mesure et en tirer des conclusions sur la gestion de la génétique de la race et les orientations du programme de sélection.
Parmi ces indicateurs figure le nombre de générations connues, témoin de la qualité de l’information généalogique. « Une race connue sur 10 générations aura des indicateurs plus fiables qu’une race connue sur 2 générations », rapporte Stéphanie Minery, de l’Idele, avant de préciser que la comparaison entre races ne peut se faire que si elles ont la même profondeur de généalogies. Autre donnée importante, la consanguinité moyenne. Pour les huit races analysées, le taux oscille entre 1 et 3 %, signe d’une bonne maîtrise globale. « L’utilisation encore majoritaire de la monte naturelle en élevage allaitant se traduit par une moindre concentration des origines », appuie l’experte. Pour autant, il ne faut pas baisser la garde.
Par exemple, « quand on s’intéresse au nombre d’ancêtres efficaces (2), indicateur qui permet de mettre en évidence d’éventuels goulets d’étranglement, on s’aperçoit qu’il continue de diminuer pour l’ensemble des races ». Ce nombre varie entre 58, en race blonde d’Aquitaine et 146, en limousine, ce qui est néanmoins très supérieur aux valeurs calculées en races bovines laitières, comprises entre 10 et 50 ancêtres efficaces.
(1) Variabilité génétique des ruminants et des équidés (programme financé par le ministère de l'Agriculture dans le cadre du Casdar).
(2) Nombre d’ancêtres majeurs qui, en ayant tous des contributions parfaitement égales, engendreraient une population du même niveau de variabilité génétique que la population analysée.