Les atouts de la complémentarité entre cultures et élevages
La coopération entre céréaliers et éleveurs à l’échelle du territoire est de plus en plus considérée comme une solution prometteuse à la spécialisation des exploitations et des régions agricoles, aussi bien pour des raisons économiques qu’environnementales ou encore sociales. La finalité étant de favoriser une autonomie locale en intrants renouvelables et une meilleure valorisation des interactions entre cultures et élevages.
La coopération entre céréaliers et éleveurs à l’échelle du territoire est de plus en plus considérée comme une solution prometteuse à la spécialisation des exploitations et des régions agricoles, aussi bien pour des raisons économiques qu’environnementales ou encore sociales. La finalité étant de favoriser une autonomie locale en intrants renouvelables et une meilleure valorisation des interactions entre cultures et élevages.
Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, le modèle polyculture-élevage a peu à peu laissé la place à la spécialisation croissante des exploitations et des territoires. Or, ce processus qui s’étend va à l’encontre des complémentarités propres aux systèmes de polyculture-élevage reconnus pour accroître la résilience, l’efficacité et la durabilité économiques comme environnementales des exploitations et ce, d’autant plus dans un contexte de changement climatique, d’épuisement des ressources non renouvelables et d’aléas économiques croissants.
Malgré les nombreux atouts de la polyculture-élevage, il est difficile d’imaginer un retour vers ce type de dynamique. Toutefois, face aux limites de la spécialisation des systèmes d’exploitation — excédents de matière organique, perte d’autonomie alimentaire d’un côté, perte de fertilité des terres, vulnérabilité aux maladies en lien avec le peu de rotations de cultures, utilisation d’intrants de synthèse, de l’autre… — il est tout à fait possible d’envisager de « recréer » un système de polyculture-élevage mais à l’échelle des territoires. Ces échanges offrent des synergies entre cultures, animaux et prairies. Ils représentent une piste prometteuse dans la transition agroécologique.
Cependant, la mise en place de partenariats équilibrés est essentielle à la pérennisation des échanges sur le long terme entre ces deux types de systèmes de production dont les travaux et modes de vie se différencient toujours plus mais entre lesquels des complémentarités naissent, du fait même de leur spécialisation. Instaurer un système d’échanges pour valoriser leurs productions respectives ou pour simplement s’entraider nécessite un investissement dans la démarche et une réflexion en amont.
Outre le classique échange paille contre fumier, il existe d’autres interactions possibles et atouts de la complémentarité culture-élevage. La notion de coopération revêt un éventail d’attraits, économique (sécurisation des débouchés et approvisionnement en contexte de volatilité des prix de marché, réduction des charges intrants…), agronomique, sanitaire, réglementaire (gestion territoriale des effluents, gestion des Cipan), environnemental, voire sociétal (identité locale, lien social…).