L’Australie monte en gamme pour exporter
La production du cheptel australien est principalement tournée vers l’export. Depuis quelques années désormais, ce pays à dominante désertique développe le haut de gamme et en obtient une meilleure valorisation.
La production du cheptel australien est principalement tournée vers l’export. Depuis quelques années désormais, ce pays à dominante désertique développe le haut de gamme et en obtient une meilleure valorisation.
L’Australie, pays continent (plus d’1,5 fois la surface de l’Union européenne) de 7,7 millions de km2, compte plus de bovins que d’habitants (25 millions d’habitants). Ce pays à dominante désertique est couvert de savanes et de fourrages, 87 % de la SAU nationale est constituée de pâturages extensifs.
Son cheptel à dominante viande (90 %), se concentre dans l’Est du pays où les zones climatiques sont moins défavorables, notamment dans le Queensland avec environ 10 millions de têtes, en Nouvelle-Galles du Sud et dans le Victoria. Les exploitations sont de très grande taille, avec une SAU moyenne d’environ 12 000 hectares en Nouvelle-Galles du Sud, de 24 000 hectares dans le Queensland et de 44 000 hectares dans l’extrémité occidentale, avec des chargements pouvant aller de 5 à 30 hectares par vache suivant les zones.
Un pays fortement impacté par les sécheresses
« Du fait de la faible population, sa production (2,4 millions de tonnes équivalent carcasse) est tournée vers l’export avec 70 % des tonnages exportés. La consommation de viande bovine par habitant (30 kg) reste assez élevée même si elle tend à se contracter ces dernières années », note Arnault Villaret de l’Institut de l’élevage.
L’Australie se caractérise surtout par des accidents climatiques récurrents, notamment sécheresses, inondations et feux de brousse. Après deux années consécutives de canicule, l’élevage a été très sévèrement touché, accentuant la décapitalisation en cours. Le cheptel viande national a ainsi décru de 12 % entre juin 2017 et juin 2019, passant d’un peu plus de 28 millions de têtes en 2018 à environ 24 millions de têtes en 2020.
En 2020, les projections australiennes prévoient le début d’une nouvelle phase de lente recapitalisation, d’autant plus que les pluies sont revenues au premier trimestre et les estimations d’abattages sont revues à la baisse, de l’ordre de 20 %, en lien avec les moindres disponibilités.
La Chine, premier client de l’Australie
L’Australie continue son développement à l’export. 2019 a été l’année de tous les records en termes d’exportations en vif comme en viande bovine. Le pays est le premier exportateur mondial de bovins vivants (plus d’1,25 million de têtes exportées en 2019), avec une grosse majorité de bétail maigre. Les principales destinations demeurent similaires aux années précédentes avec, en tête, l’Indonésie, suivie du Vietnam et d’Israël. De nouveaux marchés émergent comme les Émirats arabes unis et le Qatar ou encore la Chine. « Du côté de la viande bovine, 2019 bat aussi un record (hausse de 11 % des volumes). Les principales destinations restent les mêmes, à savoir la Chine, le Japon et les États-Unis. »
Une orientation sur du haut de gamme
« Les marchés australiens se sont orientés depuis de nombreuses années sur des marchés premium, notamment pour des pièces bien déterminées. Dans le cadre de cette démarche, ils ont déjà ciblé des produits dans des filières spécifiques et notamment hors hormones. Leur stratégie de positionnement haut de gamme pour les viandes bovines est payante car elle a pu être valorisée sur le marché avec des demandes croissantes de l’Asie. » Les opérateurs australiens ont également dans l’idée de valoriser leurs produits sur le marché européen, marché secondaire pour l’instant mais attractif financièrement.