FCO : comment la reconnaître et s’en prémunir ?
La FCO touche les moutons et les vaches, mais aussi les chèvres de manière plus anecdotique. Il existe 26 variants (sérotypes) du virus. Pour limiter les piqûres d’insectes, mieux vaut rentrer les animaux en bâtiment avant le coucher du soleil et utiliser un ventilateur.
La FCO touche les moutons et les vaches, mais aussi les chèvres de manière plus anecdotique. Il existe 26 variants (sérotypes) du virus. Pour limiter les piqûres d’insectes, mieux vaut rentrer les animaux en bâtiment avant le coucher du soleil et utiliser un ventilateur.
« Bonjour, mon taureau est raide, il passe son temps couché et il est creux. » Il a fait un pic de fièvre la veille, mais il est à 38,3 °C le lendemain. Il n’a pas beaucoup d’appétit, mais n’a pas de diarrhée ni de gonflement, la respiration et les muqueuses sont normales, le rumen est ralenti. Il urine sans problème. Mais il marche comme un robot, passe du temps couché. L’éleveur hésite : il a mangé un peu plus de concentrés ces derniers temps, une fourbure n’est pas exclue, un tour de reins non plus. Et la baisse d’appétit pourrait être liée à la douleur.
Cinq jours plus tard, l’éleveur m’appelle pour voir trois vaches. Elles ont le nez rouge, croûteux. Les trayons aussi sont croûteux, abîmés, douloureux. L’une d’elles a même la vulve rouge. Les paturons sont gonflés sur deux d’entre elles, surtout sur les antérieurs. Le taureau a aussi les paturons des antérieurs gonflés, il a repris un peu d’appétit mais reste très raide. Il n’y a quasi plus de doute : il s’agit de la FCO. Seule l’analyse en laboratoire apporte un diagnostic certain.
Surveiller la stérilité des mâles
La fièvre catarrhale ovine (FCO) ou Bluetongue virus (BTV) provoque de multiples symptômes, qui ne sont pas toujours tous présents :
• symptômes généraux : abattement, diminution de la production laitière, chute de l’appétit, prostration, respiration rapide et bruyante, fièvre.
• au niveau des membres : raideur, boiterie, œdème et/ou congestion des bourrelets coronaires, œdème au paturon, boulet, canon, carpe, jarret.
• au niveau de la tête : congestion du mufle ou de la muqueuse buccale ; érosions, ulcères, croûtes ; œdème de la langue ; jetage nasal ; bave ; cyanose de la langue (langue bleue et violacée) ; œdème de la face entre les mandibules, du mufle ; yeux rouges ; larmoiement.
• au niveau de la mamelle et/ou de la vulve : congestion des trayons et/ou de la mamelle ; érosions, ulcères, croûtes ; avortement et vêlage prématurés, ces derniers étant davantage la conséquence de la fièvre que celle du virus.
Attention, les ulcères sont des zones de muqueuses abîmées et à vif : il n’y a surtout pas de vésicules (petites bulles remplies de liquide). À plus long terme, il faut surveiller la possible stérilité des mâles. Les symptômes sont souvent d’autant plus importants que les animaux sont carencés, notamment en oligo-éléments.
Installer des ventilateurs
Cette maladie est transmise par un culicoïdes. Il existe 26 variants (sérotypes), dont le 3, le 4 et le 8 sévissent en France. Il n’existe aucun traitement : les antibiotiques ne fonctionnent pas contre les virus. Seuls les anti-inflammatoires limitent la fièvre. Pour s’en prémunir, deux moyens :
• la vaccination : elle est possible contre les sérotypes 3, 4, et 8. Elle n’est pas obligatoire et peut être faite par l’éleveur, sauf pour les broutards destinés à l’exportation (certification vétérinaire obligatoire). L’accès aux vaccins passe par le vétérinaire, il faut quelques jours pour obtenir les doses. On peut vacciner contre les trois sérotypes le même jour, en deux injections : vaccin à double valence 4 et 8, et celui contre le sérotype 3. Une injection de rappel est nécessaire trois à quatre semaines plus tard. Le mieux étant de vacciner son cheptel le plus rapidement possible.
• limiter les piqûres d’insectes : rentrer les animaux en bâtiment avant le coucher du soleil et avoir un ventilateur (les moucherons n’aiment pas les courants d’air). La désinsectisation doit être raisonnée : les traitements sont rémanents un mois, leur utilisation trop systématique risque de les rendre inefficaces en créant des résistances. L’arrivée du froid devrait améliorer la situation, les moucherons devenant moins actifs en dessous de 15 °C.
Principaux symptômes
• fièvre
• rougeur du mufle
• bave, anorexie à cause des lésions dans la bouche
• rougeurs, croûtes sur les trayons
• boiterie, gonflement de l’extrémité des membres
À retenir
• La FCO est une maladie virale qui touche les moutons et les bovins
• Il existe plusieurs sérotypes mais pas de protection croisée
• Il n’existe pas de traitement, seulement de la prévention (bâtiment, désinsectisation, vaccin)
• Seule l’analyse en laboratoire apporte un diagnostic certain
• La maladie impacte le commerce à cause des restrictions de circulation
• La maladie n’est pas transmissible à l’homme.