Bovins viande
Face à la décapitalisation : « donner un cap assumé pour permettre aux éleveurs de se projeter »
"Sans un cap clair et assumé par le corps politique, nous ne réussirons pas à relever les défis de la transmission et du renouvellement des générations", rapporte Bruno Dufayet, président de la Fédération nationale bovine, lors d’une conférence de presse tenue à Paris le 25 janvier 2023. À une semaine du début de son congrès annuel, le syndicat majoritaire des éleveurs de bovins viande attend encore de nombreuses réponses de la part du gouvernement.
"Sans un cap clair et assumé par le corps politique, nous ne réussirons pas à relever les défis de la transmission et du renouvellement des générations", rapporte Bruno Dufayet, président de la Fédération nationale bovine, lors d’une conférence de presse tenue à Paris le 25 janvier 2023. À une semaine du début de son congrès annuel, le syndicat majoritaire des éleveurs de bovins viande attend encore de nombreuses réponses de la part du gouvernement.
Pour son prochain congrès, prévu les 1er et 2 février à Metz (Moselle), la Fédération nationale bovine (FNB) affiche sa volonté de se projeter à plus long terme. Les participants pourront se prêter à l’exercice à l’occasion d’une table ronde intitulée « quel élevage bovin en Europe d’ici à 2050 ? ». « Cette réflexion s’appuie sur l’association de différents travaux conduits avec nos voisins européens tels que l’Allemagne, la Pologne, l’Italie et l’Irlande », appuie Bruno Dufayet, président de la FNB.
Vers quel modèle d’élevage la France souhaite-t-elle aller ?
Alors que la présentation du projet de loi d’orientation et d’avenir agricole est attendue en juin 2023, le syndicat demande une écriture politique claire quant au modèle d’élevage bovin de demain. « Ce n'est qu'en définissant un vrai cap sur le long terme que les professionnels de la filière pourront agir et se projeter », explique Bruno Dufayet. La problématique est d’autant plus prégnante que le pays fait face à une décapitalisation massive du cheptel allaitant. Entre décembre 2016 et décembre 2022, l’Hexagone accuse une perte de 494 000 vaches de races allaitantes (-11,4 %).
« Il est nécessaire que tous les acteurs de la filière adoptent une vision collective pour renvoyer des signaux de confiance aux éleveurs », reprend le président de la FNB.
Or, certaines orientations données à l’échelle française et européenne sont loin d’aller en faveur de la production bovine et du renouvellement des générations dans ce secteur.
La FNB pointe notamment le nouveau dispositif d’assurance récolte, faisant état d’incohérences importantes entre les images relevées par satellite et les réalités de terrain. « Nous avons fait part de nos inquiétudes et de la nécessité de rendre le système de mesure plus robuste. Alors que nos engagements assurantiels doivent être clos d'ici fin mars, nous sommes toujours dans le flou. Il est urgent que le ministère de l'Agriculture tranche », poursuit Bruno Dufayet.
Les accords de libre-échange et la directive sur les émissions industrielles sont d’autres dossiers brûlants sur lesquels Marc Fesneau, qui sera présent au congrès, est attendu au tournant.