Génétique
Dans les Pyrénées-Atlantiques, des Blondes aux « Sabots d´Or »
Génétique
Lauréats des Sabots d´Or en 2004, les frères Garay sont installés à Sumigarayborda en bordure du Pays Basque avec un cheptel de 70 Blondes d´Aquitaine.
Vêlages toute l´année, veaux vendus très jeunes, vaches suitées rentrant matin et soir en stabulation pour faire téter leur progéniture, alimentation très suivie, prix au kilo élevés pour le maigre comme pour le gras. L´élevage des frères Garay est assez caractéristique des systèmes de production couramment rencontrés dans le Sud Ouest. « Nous ne mettons à l´herbe avec leurs mères que les futures génisses de renouvellement et les mâles pressentis pour une vente comme reproducteurs », précise Roger Garay. Jusqu´à quatre mois et quelle que soit la saison, tous les veaux, mâles comme femelles, restent dans les cases qui leur sont dévolues dans la stabulation. A la belle saison, les mères suitées des plus jeunes veaux abandonnent matin et soir leur pâture pour la têtée bi-quotidienne tandis que leurs consoeurs dont les veaux de plus de quatre mois ont été conservés ne quittent pas leur herbage. Un mode de conduite exigeant en temps qui permet en revanche d´avoir un troupeau et des veaux parfaitement dociles et d´optimiser les niveaux de croissance pondérale des animaux.
En 2003, il est né 33 mâles et 32 femelles dans le troupeau, dont 1 jumeau. ©Source : BGTA |
Ces résultats sont très nets pour les femelles mais difficiles à prendre en compte pour les mâles puisque la plupart de ces derniers ainsi que les femelles les moins intéressantes sont vendus bien avant d´avoir franchi le cap des 210 jours. Cette surveillance « aux petits oignons » permet également d´avoir systématiquement recours à l´utilisation de l´insémination animale (IA) pour la reproduction du troupeau. « On fait inséminer à partir de 40 jours après le vêlage et sur la dernière campagne, 65 % des vaches ont rempli dès la première IA. La plupart des vaches sont orientées vers l´engraissement si elles ne sont toujours pas fécondées à partir de leur troisième venue en chaleur. Mais ce n´est pas systématique. Des vaches exceptionnelles (souche intéressante, bien indexées et possédant un haut niveau de qualification) sont généralement pardonnées. » Quoi qu´il en soit, les résultats en matière de régularité de reproduction sont le second gros point fort de cet élevage avec des niveaux d´IVV nettement au-dessus de la moyenne sur les dernières campagnes et notamment entre le premier et le second vêlage.
Niveau des IVV sur la campagne 2003. ©Source BGTA |
Un bon suivi alimentaire
Les frères Garay panachent l´utilisation de taureaux agréés aptitudes bouchères et qualités maternelles avec celle de taureaux prélevés compte tenu de leur origine intéressante et du bon niveau des résultats de leur indexation Iboval. « Sur la dernière campagne, nous avons utilisé Léo, Oulou, Nutin et Leprince sur vaches et Ouragan, Landais et Fallou sur génisses. » Ce dernier taureau revient d´ailleurs très souvent dans les origines des vaches et génisses du troupeau, que ce soit du côté paternel ou en tant que père de mère. Cette origine ne constitue pas encore un problème pour la réalisation du planning d´accouplements avec leur inséminateur. Elle est cependant jugée comme largement assez représentée dans le catalogue des taureaux d´IA puisque sur les 2 dernières séries, Fallou est le père de 3 des 6 derniers taureaux agréés aptitudes bouchères et qualités maternelles. « Nous gardons une moyenne de 25 génisses par an. Après un sevrage à 7 mois, elles sont pratiquement toutes mises à la reproduction à 22/24 mois. » Le tri intervient après leur premier vêlage en accordant une grosse importance aux conditions de ce dernier et au niveau de production laitière de ces primipares.
L´élevage adhère au contrôle de performances et à l´Upra depuis 14 ans et actuellement les deux tiers des 70 vaches sont inscrites. Les 2 ou 3 meilleurs mâles sont régulièrement proposés pour la station d´évaluation de Casteljaloux.
Le suivi de l´alimentation n´est pas étranger aux bons résultats techniques du troupeau. Dans leurs cases, les jeunes veaux ont du bon foin et un concentré fermier à disposition. En début d´été, dès que l´herbe se fait plus rare dans les pâtures, les lots ont du foin ou de l´enrubannage à disposition dans un râtelier et les vaches suitées des jeunes veaux qui rentrent matin et soir en stabulation bénéficient d´une petite complémentation au cornadis : ensilage de maïs s´il en reste ou un petit kilo de céréales aplaties. La ration hivernale est basée sur le foin et le maïs. Logées à l´attache, les vaches en fin de gestation disposent de 13 kg d´ensilage de maïs, 5 kg de foin et 150 g de CMV. Une fois vêlées, elle rejoignent ensuite l´une des cases de la stabulation libre avec alors 15 kg d´ensilage de maïs, 6 kg de foin, 1,5 de triticale aplati, 500 g de tourteau de soja et 180 g de CMV (7-21).
©F. d´Alteroche |