Charolais leader a fêté son 30e anniversaire
Le GIE Charolais leader permet à des éleveurs du Puy-de-Dôme d’accéder à moindres frais à des taureaux issus de souches prisées des sélectionneurs.
Le GIE Charolais leader permet à des éleveurs du Puy-de-Dôme d’accéder à moindres frais à des taureaux issus de souches prisées des sélectionneurs.
Trente ans, trente taureaux achetés puis utilisés en commun. Le GIE Charolais leader aime les chiffres ronds. Initié par une poignée d’éleveurs des Combrailles en 1989, il regroupe désormais 43 élevages du seul Puy-de-Dôme. Ils totalisent ensemble 3 300 vaches en base de sélection et n’ont pas dérogé d’un pouce de leur objectif initial : se regrouper pour se donner les moyens d’acheter de jeunes taureaux souvent vendus à des tarifs conséquents lors de ventes aux enchères. Ce GIE est désormais incontournable au sein des acteurs de la sélection Charolaise.
Priorité aux veaux de l’année
« Nous achetons en priorité des veaux de l’année que l’on estime faisant partie des meilleurs de leur génération. Ils doivent être en phase avec notre budget. La qualité de leur mère est déterminante. Elle intervient pour 80 % dans notre choix », précise Michel Boileau, président depuis bientôt 20 ans. Parmi les autres volets pris en compte, s’ajoute celui de donner priorité à des animaux issus de souches peu répandues donc faciles à utiliser puis à vendre. La génétique sans cornes n’est pas particulièrement recherchée « dans la mesure où la morphologie des animaux possédant ce caractère n’est pas actuellement en phase avec nos attentes. Et puis des taureaux sans cornes il y en a de toute façon désormais un large choix dans les catalogues des entreprises de sélection », précise Michel Boileau. Actuellement la volonté est davantage de s’orienter vers des taureaux à bonnes facilités de naissance.
Les taureaux sont prélevés à raison de 3 500 doses/taureau avec mises aux normes internationales par la coopérative Elva Novia, laquelle assure ce travail en tant que prestataire de services. Les premières paillettes sont mises à disposition des adhérents fin mars, plus tôt si possible. « Chaque nouveau taureau acheté est systématiquement utilisé dans plus de 25 élevages et génère plus de 100 produits contrôlés en VA4. Ce qui le rend connecteur dès la première année d’utilisation. Cela permet également d’avoir une bonne fiabilité des valeurs génétiques dès la publication de sa première indexation Iboval », souligne Gilles Gapihan, responsable Bovins Croissance à l’EDE du Puy-de-Dôme et en charge de l’animation technique et administrative du GIE. Une fois prélevé le taureau est utilisé en monte naturelle dans un élevage de l’un des adhérents. En contrepartie ce dernier est chargé de le préparer pour qu’il puisse être présenté sur différents concours afin d’en faire la promotion. Ces taureaux sont ensuite revendus sans trop tarder avant qu’ils ne « décotent » du fait d’un âge trop avancé. Les adhérents du GIE sont prioritaires pour l’achat.
Bonne ambiance et cohésion du groupe
De Diégo, le premier taureau acheté en 1989 en passant par Meillard et Bacchus, certains de ces reproducteurs ont forcément été plus performants que d’autres. À une époque conséquente, côté volumes et chiffre d’affaires, les ventes de doses en France ou à l’étranger sont un plus pour conforter les finances. Autant d’argent consacré aux frais de fonctionnement, de promotion et surtout aux achats de nouveaux animaux.
« Le GIE nous a permis de faire évoluer nos cheptels. Notre principale force est la bonne ambiance et la cohésion au sein du groupe, lequel comptabilise un bon tiers de jeunes de moins de 40 ans », précise Michel Boileau. Les réseaux sociaux, internet et les partages de photo contribuent à souder l’équipe. « Mais tous nos adhérents ne sont pas des férus de concours. Nous ne sommes qu’une vingtaine à y participer très régulièrement. » Pour Michel Boileau, le GIE est d’abord « une belle aventure humaine entre passionnés ». L’un des bons moments entre adhérents a lieu en été au moment des tournées en élevages pour repérer les veaux potentiellement intéressants. « On prend le temps de discuter entre nous et avec les éleveurs chez qui on se rend et pas seulement de Charolais ! C’est toujours instructif. Cela contribue à souder notre équipe. Aller sur le terrain permet de prendre des idées sur bien des choses. C’est toujours formateur de sortir de chez soi et de voir du pays. » Michel Boileau d’ajouter que le fonctionnement du GIE a aussi eu un côté précurseur. « Notre démarche a inspiré d’autres groupes d’éleveurs dans d’autres départements. »
En savoir plus
Les « candidatures » d’éleveurs souhaitant rejoindre le GIE sont analysées de façon collégiale entre les adhérents. Le droit d’entrée est de 900 € avec possibilité d’étaler le paiement sur trois ans, suivi d’une cotisation annuelle de 3 €/vache mère pour chaque élevage adhérent. Laquelle donne droit d’utiliser sans restriction tous les taureaux disponibles. Les frais de mise en place restent bien évidemment à la charge de chaque élevage.
"J’achète régulièrement aux adhérents du GIE"
"Je suis éleveur double actif au Portugal. Cela fait 21 ans que je suis régulièrement en contact avec les éleveurs du GIE. Je leur ai acheté plusieurs de leurs anciens taureaux. Je viens aussi très régulièrement leur acheter des veaux de l’année. J’apprécie leur organisation et la bonne ambiance qui règne dans leur équipe. Le collectif c’est important. Il y a environ 1 500 vaches charolaises inscrites au Portugal. Mon élevage totalise 120 mères conduites en plein air intégral. La plupart de mes veaux mâles sont vendus pour une utilisation en croisement sur des races rustiques portugaises et en particulier l’Alentejana, une race qui ressemble beaucoup à la Salers.
Mario Pais de Sousa, éleveur au PortugalSa photo est ds la photo de groupe prise dehors (barbu à lunettes) avec gilet bleu marine