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" Beaucoup d’attention autour des gestantes "

L'EARL ferme des Maffrais, en Ille-et-Vilaine, a connu une période difficile pour les veaux limousins. En redoublant d'attention auprès des mères avant le vêlage, les éleveur sont parvenus à redresser la barre.

Il y a quelques années, les veaux de l'EARL ferme des Maffrais, à Thorigné-Fouillard en Ille-et-Vilaine, ont déclaré beaucoup de problèmes respiratoires et de nombreuses diarrhées. Grâce à des soins assidus, la mortalité n’a jamais vraiment dérapé. Mais depuis, de nombreuses pratiques ont été instaurées afin de donner aux veaux toutes leurs chances pour démarrer dans de bonnes conditions.

Jean-François Jouault fait vêler ses soixante-cinq Limousines sur deux périodes. Deux tiers du troupeau de juin à août, et le dernier tiers en fin d'année. « Les prairies sont peu portantes au printemps. En général, au mois d'avril, on ne fait pâturer que les vaches gestantes et les génisses les plus âgées », explique l’éleveur. Les vaches qui vêlent l’été pâturent en fin de gestation autour des bâtiments et disposent de foin en complément. Celles qui vêlent l’hiver en bâtiment passent au régime foin et enrubannage avec un CMV 5-25-5 à leur entrée en stabulation vers le mois de décembre. Elles sont à une note d’état de 3 au moment du vêlage. « Je fais attention à ce qu’elles ne deviennent pas trop grasses sur cette période de fin de gestation ; par contre, elles peuvent descendre à 2 ou 2,5 avant le sevrage des veaux, lequel a lieu vers 9 mois pour les mâles, parfois 10 mois pour les femelles. Je cherche cependant à les maintenir globalement en état toute l’année », observe Jean-François Jouault.

Dans la stabulation, les gestantes sont installées par cases en fonction de leur date de vêlage présumée (déterminée suite à une échographie à partir de la date de l’IA). Les génisses sont rassemblées à part. Le paillage est réalisé deux fois par jour. Cela coûte cher, mais les vaches restent parfaitement propres. L’éleveur passe beaucoup de temps dans les cases et les vaches, génisses et jeunes bovins sont particulièrement dociles et calmes. « Le jour du vêlage, on peut apporter les soins aux veaux en présence des mères dans la même case sans que cela pose de problèmes. »

Une à deux semaines avant la date prévue du vêlage, chaque vache est installée dans une case aménagée dans un autre bâtiment. Cet aménagement est provisoire. Il y a six places de « maternité ». La vache y reste au minimum deux semaines avec son veau après la naissance, avant de retrouver en stabulation la même case et les mêmes compagnes qu’avant vêlage. « Ces cases de vêlage sont nettoyées et désinfectées à chaque passage. Nous changeons de vêtements et de chaussures, nous nous lavons les mains à chaque fois avant d'aller y faire les soins. » L’année prochaine, une maternité sera aménagée définitivement dans un bâtiment disponible.

« La ration des mères n’est changée qu’un mois après le vêlage, avec l’introduction de maïs ensilage rationné et d'enrubanné plus riche. Il faut éviter tout changement brutal de ration, qui modifierait la composition du lait et perturberait la digestion des veaux, explique Jean-Joseph Bercegeay, d’Eilyps. La conduite des différents lots est remise en question de façon permanente avec le suivi de la pesée. »

Une complémentation en oligoéléments sous forme liquide

Un profil métabolique a mis en évidence des carences en plusieurs oligoéléments chez les vaches gestantes. Il fallait mettre en place une complémentation bien ciblée. Jean-François Jouault a choisi un mélange de vitamine E et sélénium et des oligoéléments chélatés apportés sous forme liquide, durant les deux à trois mois précédant le vêlage. « Le liquide est versé chaque jour dans le bac d’eau au champ pendant la période de pâturage. Elles boudent un peu au début, mais s’habituent très vite au goût et ne diminent pas leur consommation d'eau. " L'hiver, en stabulation, la préparation est appliquée avec un arrosoir sur l’enrubannage. La semoulette n'est pas utilisée à ce moment car elle a tendance à passer au travers du foin et de l’enrubannage. Il est envisagé d'installer une pompe doseuse dans la stabulation afin de distribuer le mélange de façon ciblée dans les abreuvoirs des cases de gestantes. Cette année, le nouveau profil métabolique réalisé a montré un petit déficit en zinc, sans conséquence. Cette complémentation sera donc maintenue. « Nous avons vu beaucoup de changements : environ 10 % des vaches délivraient mal auparavant, et c’est devenu maintenant très rare. Les vêlages se passent plus vite, les veaux sont beaucoup plus toniques et se lèvent beaucoup plus rapidement pour têter. Les chaleurs sont également plus visibles. » En parallèle, tout le troupeau est vacciné contre le BRSV, le PI-3 et Mannheimia haemolytica. La vaccination des gestantes contre E. coli F5 (K99), rotavirus et coronavirus est envisagée. La qualité du colostrum, mesurée au réfractomètre, est globalement satisfaisante. La mortalité totale des veaux est faible, autour de 3,5 % de moyenne depuis plusieurs années.

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