Bâtiments d’élevage : comment évoluent les prix à la construction en vaches allaitantes ?
Les chambres d’Agriculture de la Creuse et de l’Indre ont publié une synthèse des coûts de construction pour les stabulations aire paillée intégrale en vaches allaitantes (1) - qui constituent la grande majorité des projets déposés - et pour les hangars à fourrage. Ces chiffres actualisés donnent des repères précieux aux éleveurs dans un contexte d’inflation.
Les chambres d’Agriculture de la Creuse et de l’Indre ont publié une synthèse des coûts de construction pour les stabulations aire paillée intégrale en vaches allaitantes (1) - qui constituent la grande majorité des projets déposés - et pour les hangars à fourrage. Ces chiffres actualisés donnent des repères précieux aux éleveurs dans un contexte d’inflation.
Si la hausse des prix à la construction était restée plutôt modérée entre 2017 et 2021 (3 % par an en moyenne), les indicateurs ont explosé par la suite en lien avec la reprise économique post-covid et la guerre en Ukraine. Sur la période 2021-2022, les coûts des bâtiments d’élevage ont augmenté de 31 % (2). En comparaison aux dernières références datant de 2018, le prix moyen à la place a augmenté de 1 200 € en bâtiment d’élevage (3) et il s’est renchéri de 53 €/m² pour le stockage de paille et fourrage. Pour l’année 2023, « d’après les premiers devis reçus, une stabilisation voire une légère baisse des prix des matériaux semble se profiler. Aussi, les délais des devis ont tendance à s’allonger. Certains sont valables jusqu’à un mois », observe Louis Thomas, conseiller bâtiment à la chambre d’Agriculture de l’Indre.
Parmi les solutions évoquées pour préserver son budget, les experts préconisent d’installer un soubassement en plateau bois (1,60 m de hauteur) sur longrine en béton (40 cm de hauteur), plutôt que des murs béton de 2 m. « Ce choix du matériau permet d’économiser 60 à 75 € par place en moyenne », estiment-ils. Limiter le nombre de façade bardée est une autre piste pour réduire ses coûts. « L’autoconstruction sur la partie maçonnerie est également un bon moyen de faire des économies mais il est important de mesurer l’ampleur du temps passé sur le chantier, qui ne doit pas empiéter sur les autres tâches de l’exploitation », évoque Renaud Selles, conseiller bâtiment à la chambre d’Agriculture de la Creuse.
Bien réfléchir à l’implantation de son futur bâtiment
« Le choix du site et les conditions d’implantation du futur bâtiment sont déterminants car ils influencent directement les frais de terrassement, de fondations et les frais liés aux raccordements en eau et électricité », reprend-il. Avant d’ajouter que le terrassement et la maçonnerie font partie des postes les plus fluctuants selon les projets et les entreprises. Il ne faut donc pas hésiter à comparer plusieurs devis et à demander toutes les précisions nécessaires à l’entrepreneur.
S’agissant des coûts de fonctionnement, les experts recommandent de prévoir un bâtiment évolutif permettant de réaménager une partie en aire raclée ou en logettes. En effet, « bien que les stabulations en aire paillée intégrale semblent avoir des coûts d’investissements moins onéreux que d’autres constructions, son coût de fonctionnement est le plus élevé en fonction des situations (coûts et disponibilités de la paille et caractéristiques de l’exploitation) ».