Avec Travibov, des pistes pour gagner du temps
Méthode de quantification du travail d’astreinte, Travibov mesure l’écart de temps passé pour l’alimentation, la gestion et la surveillance des troupeaux allaitants, ce qui permet de repérer des pratiques moins chronophages.
Méthode de quantification du travail d’astreinte, Travibov mesure l’écart de temps passé pour l’alimentation, la gestion et la surveillance des troupeaux allaitants, ce qui permet de repérer des pratiques moins chronophages.
Courant 2016, 96 diagnostics Travibov(1) ont été réalisés auprès d’éleveurs des Pays-de-la-Loire et des Deux-Sèvres par les chambres d’agriculture de ces départements, par le Campus des Sicaudières, Élevage Loire Anjou et Ter’Elevage. « L’étude de ces enquêtes a permis de repérer le temps passé au travail d’astreinte (alimentation, gestion de la litière, surveillance et soins des animaux) et de mettre en avant des écarts conséquents, tous systèmes confondus et sur tous les postes. Il y a un delta de 18 heures par vache et par an entre le 20 % inférieur (11 h 35 d’astreinte) et le 20 % supérieur (29 h 35 d’astreinte), pour une moyenne se chiffrant à 19 h 35 par vache et par an. Cette variabilité du temps passé est donc source de marges de progrès », souligne Pascal Bisson, conseiller viande bovine de la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres.
Des facteurs influençant le temps de travail
« Le temps de travail est fortement influencé par la combinaison de différents facteurs. L’élément essentiel, et le plus complexe à apprécier, est la relation de l’éleveur vis-à-vis du travail et sa motivation à consacrer plus ou moins de temps. Au-delà, la conduite du troupeau – période d’étalement des vêlages, nombre de vaches par travailleur – représente le critère le plus structurant. L’organisation – type, nombre et fréquence de distributions des aliments, du paillage, du raclage-curage – en lien avec les équipements matériels et bâtiments constitue le dernier facteur influençant. À noter que les équipements, aussi performants soient-ils, ne remplacent pas une bonne organisation », ajoute le conseiller.
Ainsi, les éleveurs passant moins de temps par vache se caractérisent par une forte préoccupation de l’efficacité au travail, plus de vêlages groupés, autant de types de fourrages distribués mais moins de passages devant l’auge et plus d’animaux par bâtiment. À nombre de vaches égal par travailleur, la conduite d’un grand troupeau (plus de 120 vaches) ne permet pas de réduire le temps de travail : « il n’y a pas d’effet taille. Par contre, un nombre supérieur de vaches par travailleur entraîne une diminution du temps par vache. Il est la résultante d’une bonne organisation ».
Le groupage de la reproduction (fin des vêlages ne chevauchant pas le début de la reproduction) est l’un des éléments les plus structurants pour gagner du temps. L’étude révèle un gain moyen de deux heures par vêlage et par an.
Réduire le nombre de passages à l’auge
Limiter le nombre d’aliments, mélanger les fourrages et les concentrés et réduire la fréquence de distributions sont les grands principes utilisés par les éleveurs les plus efficaces. L’utilisation d’une mélangeuse pour les troupeaux les plus conséquents peut représenter une solution. Mais le libre-service, en cas de vêlages fin d’hiver, peut être aussi performant pour distribuer des rations essentiellement à base de foin et d’enrubannage. « Concernant les bâtiments, le principe général conduit à limiter les interventions dans l’aire de vie des animaux. La gestion de la litière représente le dernier point. La litière accumulée (3 h 05 par vêlage et par an) économise du temps par rapport au tracteur rabot (30 minutes) et au godet tracteur (40 minutes). Enfin, sur le plan de la manipulation du fumier, il est intéressant de limiter le nombre de chargements. Ainsi, l’épandage directement lors du curage ou une fumière correctement dimensionnée restreignent le temps passé. »
Pour compléter les données travail, les performances techniques de l’élevage, l’intervalle vêlage-vêlage et la mortalité des veaux ont été relevés. « Aucune dégradabilité des résultats techniques n’a été constatée chez les éleveurs qui passent moins de temps au travail d’astreinte », conclut le conseiller.
(1) Travibov est une méthode de quantification du travail d’astreinte en heures, par vêlage et par an. Cet outil permet de faire le point sur les pratiques, de mesurer le temps de travail lié au troupeau et relatif à la conduite, l’organisation et les équipements utilisés.Des fiches solutions
Afin de compléter la démarche Travibov, 14 fiches solutions « travail » sont disponibles sur le site de l’Institut de l’élevage (www.idele.fr). Ces fiches reposent sur des témoignages d’éleveurs et présentent l’intérêt, les points forts, les limites et les conditions de mise en œuvre de chaque solution. Trois domaines techniques principaux sont présentés : l’alimentation, la gestion du troupeau et le paillage/gestion des déjections.