Commerce
" Nous sommes en lien avec plus de 1 500 producteurs bio "
Benoît Soury, directeur marché bio du groupe Carrefour, revendique un engagement fort de l’enseigne dans la construction de filières biologiques françaises. Moyen efficace de conserver sa place de leader de la distribution de produits bio, selon elle.
Benoît Soury, directeur marché bio du groupe Carrefour, revendique un engagement fort de l’enseigne dans la construction de filières biologiques françaises. Moyen efficace de conserver sa place de leader de la distribution de produits bio, selon elle.
En 2018, la grande distribution s’est arrogée 49 % du marché des produits biologiques. Le bio connaît-il toujours de belles croissances chez Carrefour ?
Benoît Soury : Les chiffres 2018 sont d’excellentes nouvelles pour le bio en général, même si la vitesse de croissance est différente entre la grande distribution et les magasins spécialisés. Carrefour s’inscrit dans cette tendance-là. L’année 2018 a conforté Carrefour dans sa place de leader de la distribution de produits biologiques. Notre offre bio a réalisé un chiffre d’affaires de 1,8 milliard d’euros en 2018, en croissance de 30 % par rapport à l’année précédente. Nous sommes dans notre plan de marché prévu par le groupe pour atteindre les 5 milliards d’euros en 2022.
Les consommateurs veulent des produits bio français. Comment Carrefour répond à leurs attentes ?
B. S. : Carrefour répond à cette exigence en développant des filières d’approvisionnement bio en France. En 2018, nous avons noué des liens avec 220 agriculteurs supplémentaires. On s’était donné l’objectif d’accompagner 500 producteurs en conversion entre 2018 et 2022. Nous avons déjà atteint ce niveau pour 2019. Nous sommes en lien aujourd’hui avec plus de 1 500 producteurs bio. Ces filières sont très marquées fruits et légumes, viande, pêche et élevage.
À marque Carrefour Bio, toutes les viandes bovine et porcine, les volailles, le lait sont 100 % origine France, les fruits et légumes conditionnés le sont également. Nous allons annoncer un effort d’engagement sur l'origine française des fruits à noyau bio (pêche et abricot). Nous sommes en train de définir les contours pour avoir une offre en fruits et légumes origine France plus large.
Pour atteindre vos ambitions, l’approvisionnement doit suivre. Comment soutenez-vous ces filières ?
B. S. : Nous soutenons ces filières par un engagement dans le temps, avec des contrats à cinq ans, permettant de couvrir la période de conversion. Deuxièmement, nous les accompagnons financièrement pendant cette période. En fonction des productions, il peut y avoir des baisses de rendement de 15 à 20 %. Donc, nous devons être là à ce moment-là. On détermine avec eux une majoration de prix pendant la période de conversion, avant d’atteindre la valorisation de leur produit en bio. Nous avons une méthode de fixation de prix. Nous proposons également de faire un financement relais, en étant créancier à la place de l’État. Globalement, c’est une enveloppe de 10 millions d’euros que nous consacrons à cette forme de crédit renouvelable.
Votre crédo est de rendre accessible le bio. Que cela implique-t-il, en termes de prix notamment ?
B. S. : C’est d’abord proposer des produits bio partout et pour tout le monde. Nous avons notamment évoqué notre ambition de doubler notre parc de Carrefour Bio d’ici à 2022. Nous détenions vingt magasins l’année dernière. Et après, il y a la notion de prix. Une référence de riz à marque Carrefour Bio pourra être moins chère par exemple qu’une référence de pâtes bio de Barilla. Cet écart va aussi dépendre du type de produit. Nous aurons plus de mal à réduire l’écart de prix sur des farines biologiques d’origine française par exemple car les coûts de production sont plus élevés.
Chiffres clés
Le bio chez Carrefour
- 750 références à marque Carrefour Bio tous rayons confondus
- 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2018 (+30 % Vs 2017)
- 1 500 producteurs en agriculture biologique accompagnés
- Ambition de garantir du bio 100 % français sur les produits frais à marque Carrefour Bio