Président de la commission bio d'Interbev et éleveur de Charolais
Pour Philippe Cabarat, « L'agriculture biologique doit être irréprochable »
« Durant mes études à l’Ensaia de Nancy, j’ai eu la chance de rencontrer René Dumont (un agronome connu pour son engagement écologiste, NDLR). Nous réfléchissions à l’avenir de l’agriculture. Nous nous disions que nous allions vers une impasse, qu’il fallait changer notre façon de procéder afin que l’agriculteur puisse continuer à vivre de son métier. Alors que l'agriculture commençait à devenir intensive, je me suis installé sur une ferme de polyculture-élevage au modèle extensif. Je voulais autre chose et j’ai très vite converti mes terres en bio. En 2004, j’ai poussé à la création de la commission bio d’Interbev avec l’idée qu’une partie des CVO revienne pour la production bio afin de communiquer sur nos engagements. La viande biologique doit toujours avoir de l’avance sur le conventionnel. Nous devons être encore plus irréprochable. Nous avons une obligation de résultat, notamment sur le bien-être animal, qu'il faut désormais pouvoir prouver. Au sein de la commission, nous échangeons beaucoup sur le bien-être animal. Ce n’est pas un débat simple. Les animaux doivent-ils toujours être dehors, par exemple ? Il y a souvent un décalage entre l’idéalisme des consommateurs et la réalité des exploitations. Parfois il vaut mieux que les animaux soient au chaud sur de la paille que dehors. »